Académie Bathory
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Demeure des Bathory, devenue Académie, qui accueille tant les humains, que les vampires...
 
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 Quand la nuit fait ses heures [PV Warren]

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Quand la nuit fait ses heures [PV Warren] 695661mo
Sybiline Len

Sybiline Len

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MessageSujet: Quand la nuit fait ses heures [PV Warren]   Quand la nuit fait ses heures [PV Warren] EmptyLun 10 Jan - 15:31

Sybiline avait passé la nuit dehors à chasser. Elle ne savait pas pourquoi mais le chasseur de vampire tournait beaucoup autour de Nozomi ces derniers temps, et ces dernières nuits, lorsqu’elle avait voulu aller trouver son petit festin quotidien, la cousine de Lestat était également présente dans la chambre, et autant elle n’en avait rien à faire, autant elle ne voulait vraiment qu’une personne susceptible de dire la vérité à Lestat la voit se nourrir d’un humain. Ce n’était pas tellement le moment, surtout vu la préoccupation de tout le monde avec ce meurtre. Personnellement, elle n’y pensait pas tellement… Mais l’idée qu’on en voulait à Lestat lui déplaisait grandement. Après tout, on s’en était pris à une Bathory. La cousine de Lestat de plus est. Elle savait très bien qu’il était puissant mais comme on ne savait pas du tout à qui on avait à faire, elle craignait quand même pour lui. Elle pouvait le haïr plus fort que tout, lui en vouloir pour tout ce qu’il avait fait d’elle, pour avoir autant de femmes qui lui tournaient autour et qu’elle avait littéralement envie de tuer, s’il venait à mourir, tout son monde d’obsession et de haine partirait avec lui et alors, même si elle ne faisait que souffrir, il ne lui resterait quand même plus rien et son monde de souffrance deviendrait simplement vide. Et concrètement, elle savait très bien qu’elle pouvait couper les ponts avec Lestat si elle voulait, que tout son monde n’était du qu’à sa faiblesse et à son amour, haine, obsessionnel. Alors au final, elle ne devait s’en prendre qu’à elle-même, même si elle ne le faisait pas parce qu’au fond elle n’avait rien demandé et que c’était LEstat qui l’avait entrainé dans ce genre de méandre. C’était bien plus facile de penser comme ça. Se sentir faible était déjà assez difficile, alors elle préférait de loin l’accabler lui. En même temps, elle mourrait d’envie de le voir… Il devait sûrement encore être avec une des conquêtes stupides et qui se pavanaient devant lui en attendant ses bonnes grâces ! Elle au moins restait digne quand elle était en face de lui… Toutes ces pensées l’avaient rendue particulièrement agressive cette nuit même si elle savait très bien qu’elle ne pouvait tuer personne. Donc elle s’était contentée de boire plusieurs femmes qui auraient pu être des proies féminines de Lestat ! Il fallait qu’elle se décharge. Mais bon elle avait quand même fait attention à ne pas se faire prendre et à surtout ne pas en faire trop non plus. Mais au moins maintenant elle était repue. Elle espérait quand même qu’elle pourrait accéder de nouveau à Nozomi. Elle n’avait pas envie de chasser une fois semaine ! Elle préférait avoir de la nourriture directement sur place. Ils étaient plusieurs vampires, s’ils continuaient tous à faire ça, il y avait des chances que ça soit mauvais pour l’académie. Enfin, elle savait aussi que plusieurs vampires se contentaient de ce faux sang pourri dont elle ne voulait pas entendre parler. En gros, elle allait devoir coincer rapidement cette petite humaine pour pouvoir manger à sa faim. Surtout que son sang était particulièrement bon… Ce qui rendait le sang des autres humains particulièrement fade, du coup. Mais bon, elle ne devait pas trop faire la fine bouche non plus. Quoi que… Elle ne voyait pas pourquoi elle devrait se priver de ce mets si savoureux qui était à disposition. Peu importe… Ce n’était pas le moment de toute façon. Là elle avait fini de chasser, elle allait devoir rentrer. Il était encore très tôt. Sûrement dans les 4h du matin. Elle n’avait pas spécialement de montre mais bon, avec les années elle avait quand même acquis une notion du temps qui était très poussée. Du moins, le temps d’une journée, car les siècles au final s’étaient écoulés tous un peu de manière identique. Seules les mœurs, les modes de la société lui montraient à quel point les années avaient passé.

Vêtue d’une jupe courte, de hautes chaussettes arrivant en dessous du genou, de bottines à talon, d’un débardeur un peu lâche et souple, peut-être un rien trop lâche pour ne pas cacher complètement ce qu’il fallait cacher et d’un gilet en laine, arrivant jusqu’au pied, non fermé et aux longues manches, il fallait bien se couvrir un peu vu le temps quelque peu hivernal, elle rentra dans l’établissement. Seul le bruit de ses nombreux bracelets pouvait se faire entendre. Ses pas eux étaient silencieux, comme pouvaient l’être les pas d’un vampire. Elle avait encore plusieurs heures à tirer. Elle ne savait pas exactement ce qu’elle allait encore faire. Aller trouver Lestat ? Non… Elle ne voulait pas voir ce qu’elle n’avait pas envie de voir et puis faire la fille désespérée en manque n’était pas son style. Pourtant ça faisait longtemps maintenant qu’elle n’avait plus été en privé avec lui… Peut-être allait-il l’oublier à force… Elle allait devoir se manifester, juste pour dire qu’elle existait encore. Elle ne comptait pas l’abandonner à toutes ces autres ! Il ne manquerait plus que ça ! Elle devait marquer son territoire comme elle le devait. Elle savait bien qu’il ne lui appartenait pas mais quand même… Pour elle c’était le cas ! Peu importe… Elle avait un autre jouet de sang pur qui l’intéressait fortement. Elle ne savait pas vraiment pourquoi d’ailleurs… Il était un peu spécial dans son genre, et elle pouvait jouer avec lui sans qu’il ne fasse tout un état de son rang de sang pur. Elle préférait ne pas penser au fait qu’elle ne jouait pas toujours et qu’il avait réussi à la faire être sincère l’espace de quelques instants. Mais ça n’avait pas d’importance. Au final, ils en étaient arrivés au même point qu’avec tous les hommes : ils avaient couchés ensemble. Bon… En soit ça n’avait pas été déplaisant et au final c’était ce qu’elle voulait en allant le trouver. C’est juste qu’elle avait découvert quelque chose de différent en le côtoyant. Mais ça elle ne l’avouerait jamais, même pas à elle-même. Il ne fallait pas rêver non plus. Elle n’allait pas remanier ses pensées après un seul cas qui encore avait fini de la même façon que les autres. En plus il était un sang pur… Donc il était encore pire que les autres vampires ! Il était encore plus comme Lestat… Enfin peu importe… Elle verrait ce que cela donnerait dans le futur. Après tout, il n’était nullement dit qu’ils se côtoieraient de manière régulière… Quelque part ça ne lui déplairait pas. Mais d’un autre côté elle ne voulait pas d’attachement ! Elle en avait déjà un puissant et déplaisant…ou plaisant… Non déplaisant ! Elle n’avait pas besoin d’un deuxième tout aussi déplaisant ! Elle avait quand même l’art de s’attirer les gens de la même espère… Surtout qu’elle avait appris par hasard par après que Lestat et Warren s’entendaient bien. Quelle plaie…

Ses pas avaient avancé de manière automatique. Faute den e pas avoir envie de rester enfermée, elle s’était exilée sur les toits de l’école pendant les dernières heures sombres. Le jour se lèverait bientôt et elle serait obligée de rester la journée dans l’établissement. Autant encore profiter de la nuit noire et peu étoilée. Elle laissa la brise nocturne faire soulever ses cheveux détachés lentement… Elle observa l’horizon, restant là simplement. Elle essaya de vider entièrement son esprit. Pour une fois, elle n’avait envie de penser à rien. Elle se laissait juste bercer par les bruits ambiants qui constituaient la nuit. Elle sortit après un instant le zippo qu’elle avait dans la poche de sa jupe et elle s’amusa à le faire fonctionner puis l’éteindre. C’était un tic, pourtant dangereux pour les vampires, mais elle s’en foutait. Elle l’utilisait souvent comme moyen de pression ou menace face à ceux-ci. Bon là elle n’avait aucune raison de le faire… Elle avait juste envie. Sentir l’essence se consumer pour devenir une flamme. C’était un phénomène quelque peu hypnotique. Sa faim était apaisée après cette chasse, rien ne pourrait vraiment déranger son moment d’absence et de déconnexion. Elle ne s’attendait à rien… Elle laissait juste la nuit s’écouler avant que la journée ne commence et qu’elle ne doive quitter les lieux pour s’enfermer dans la demeure.



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Quand la nuit fait ses heures [PV Warren] 830772sa
Warren Bathory

Warren Bathory

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MessageSujet: Re: Quand la nuit fait ses heures [PV Warren]   Quand la nuit fait ses heures [PV Warren] EmptyLun 10 Jan - 22:58

    ' Plus de chansons dans l’air, sous nos pieds plus de chaumes.
    L’hiver s’est abattu sur toute floraison ;
    Des arbres dépouillés dressent à l’horizon
    Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes. '
    En effet, l'hiver était là, voilà de cela quelques jours maintenant. Le temps s'était rafraichi depuis peu et le paysage était transformé. Warren appréciait l'hiver plus que toute autre saison, il y trouvait un charme unique. Au cours de cette saison, tout était en sommeil, il demeurait très peu d'activité, le froid engourdissait les membres et on préférait de loin rester tout près d'un feu de cheminée à observer les flocons s'abattre dehors. L'hiver et le froid qui l'accompagne pouvait être synonyme de mort : plus une fleur ne demeurait, les arbres avaient perdu toutes leurs feuilles, et au loin, l'on pouvait déjà voir les paysages recouverts d'une fine pellicule blanche. La neige avait cette faculté, cette chance de rendre beau tout ce qu'elle recouvrait. Le paysage le plus laid pouvait renaître, lorsque ses contours étaient maculés de ce voile d'albâtre. Et si l'hiver était la mort, il était aussi symbole de renouveau car après son passage, la nature revivait. Peu à peu, les êtres vivants se réveillaient, ils retrouvaient leurs habitudes et le froid disparaissait. Pourtant ce n'est pas nécessairement pour ces diverses représentations que le vampire appréciait cette saison, ni même pour ses talents d'artiste. Il l'aimait parce qu'elle lui ressemblait. Sa peau glaciale ne ressentait pas la morsure gelée du froid environnant, sa peau de marbre s'apparentait au milieu alentour et les contrastes s'accentuaient lorsque la neige recouvrait le sol. Les arbres n'étaient plus, dès lors, que des monstres aux allures effrayantes, la plus légère des brises faisant grincer leurs longues branches dénudées...

    Les congénères du monstre pouvaient aussi trouver un autre avantage à cette époque, c'est dans ces brefs instants que les jours se font plus courts et que le soleil disparait plus longtemps. Les rares fois où il se montrent, ou plutôt, où il est apte à se montrer, il est courant que de lourds nuages stagnent non loin du sol, emprisonnant les rayons de l'astre solaire sans qu'il ne soit en mesure de gratifier la terre de sa lumière chatoyante. Pourtant le démon n'avait pas l'opportunité de profiter de ces petites choses. Les balades qu'il pouvait s'octroyer étaient fort peu nombreuses et pour cause, ses journées étaient plutôt bien remplies. Dès que les cours étaient terminés, le monstre sortait au plus vite et profitait des environs proches de l'académie. Il lui arrivait à la nuit tombée de regagner la ville située à quelques pas pour y côtoyer les humains d'humeur festive. Si certains restaient cloitrés chez eux par peur d'affronter le froid extérieur, d'autres, anormalement couverts, profitaient de ces rares occasions pour se promener dans les rues en profitant des illuminations diverses ou s'asseyaient à une table extérieure et buvaient une collation chaude capable de les tenir éveillés. Comme à son habitude, le monstre errait mais cette fois-ci, il y prenait plaisir. Il savait également où il comptait se rendre, ou en avait au moins une bonne idée... Cela dit, le fait qu'il soit actuellement en ville n'était pas non plus uniquement le fruit du hasard ; ce qui l'avait amené ici était la faim lancinante qui le tiraillait maintenant depuis plusieurs heures. Il savait qu'il n'avait pas le droit de se repaître du sang de ses élèves, après tout, il devait garder son identité secrète le plus longtemps possible et pourtant, il ne pouvait décemment pas se contenter de ces poches de sang qu'on lui proposait gracieusement en guise de substrat. Comme par le passé, Warren se contenta de la chasse pour se sustenter, ce qui l'arrangea bien, soit dit en passant. Il n'eut pas à déployer de gros efforts et sa proie se jeta dans les filets peut-être même trop rapidement. Quoiqu'il en soit, la faim le tenaillait tant qu'il n'eut pas l'occasion de se plaindre, peut-être n'y songea-t-il même pas. Quelques minutes seulement lui furent nécessaires pour qu'il vide sa victime d'une bonne partie de son sang avant de la laisser endormie là, dans le froid hivernal.

    ' La lune est large et pâle et semble se hâter.
    On dirait qu’elle a froid dans le grand ciel austère.
    De son morne regard elle parcourt la terre,
    Et, voyant tout désert, s’empresse à nous quitter. '

    Lorsqu'il revint au manoir, les quatre heures du matin devaient approcher, peut-être même étaient-elles passées depuis un moment mais quoiqu'il en soit, il lui restait encore pas mal de temps à écouler. Pour égrainer les minutes, le démon ne trouva rien de mieux qu'une balade dans les jardins de la demeure. Ainsi, il longea l'étang, en observant la surface plane reflétant le ciel sombre de l'hiver, au moins jusqu'à ce qu'une fragrance familière ne lui parvienne. Le pas déjà exagérément lent du démon ralentit un peu plus encore jusqu'à ne plus être capable de produire un seul mouvement. Songeur, le monstre levait maintenant la tête pour tenter de trouver la propriétaire de cette odeur, voilà maintenant un moment qu'il ne l'avait pas vu, s'il ne se trompait pas. Elle avait été l'une des premières à le trouver, à lui parler et peut-être même à chercher à le connaître. Mécaniquement, les membres du vampire se remirent en marche et il regagna plus rapidement qu'il ne l'aurait pensé l'académie qu'il avait délaissé bien plus tôt. L'environnement qu'il avait tant observé jusqu'à maintenant faisait soudainement pâle figure face à l'éventualité d'une toute nouvelle attraction. Pourtant il était bien rare que le monstre délaisse un paysage quel qu'il soit pour aller quémander un peu de compagnie. Il ne s'agit pas là de n'importe qui cela dit, au moins, Sybiline était apte à profiter du silence au moins autant que lui ne le pouvait. Le léger parfum qui flottait encore dans l'air de l'académie permit à Warren de retrouver la trace de la Mordue qu'il cherchait, sans grand mal. Sa quête l'amena alors sur les toits de l'académie, où il se trouvait d'ordinaire. Étrange coup du destin, pour une fois qu'il ne se trouvait pas sur ces hauteurs et qu'il n'avait pas même songé à s'y rendre, voilà qu'on l'incitait à y aller d'une toute autre façon. Pourtant il n'y trouva pas la Sybiline qu'il avait rencontré par le passé. Si elle en avait l'apparence physique à n'en pas douter, elle semblait bien plus calme et silencieuse. Perdue dans ses pensées, si son corps semblait présent, son esprit demeurait par-delà les frontières. Cet état aurait peut-être dû susciter en lui quelque question, ou peut-être même quelque crainte, mais il n'en fut rien et il continua son avancée silencieusement.

    Tout en avançant, la main droite de Warren se glissa machinalement dans sa poche arrière de pantalon d'où il extirpa un paquet presque entier de cigarette. Il prit soin de prolonger le chemin qui devait l'amener à Sybiline, peut-être pour la surprendre, à moins qu'il ne souhaite se donner le temps de préparer sa cigarette, ou encore qu'il ne veuille pas troubler la vampire trop tôt dans ses réflexions. La même main ouvrit le paquet de cigarettes mais c'est sa jumelle qui en sortit un bâton de nicotine avant de rabattre le couvercle de carton. Le paquet rejoignit alors la poche arrière du pantalon du monstre et celui-ci ralentit un peu plus encore le pas. Il était à dans l'axe du dos de la Mordue, à quelques pas d'elle. S'il ne pouvait pas voir l'expression qu'arborait actuellement son visage, il était en mesure d'observer son immobilisme parfait et ses cheveux sombres flotter au vent. L'atmosphère glacial de l'hiver et la nuit en elle-même convenaient parfaitement à ce tableau dépeint. Autant dire que Sybiline s'intégrait à merveille dans ce paysage morne. Il se décida finalement à avancer à nouveau sans s'interrompre cette fois-ci, le plus naturellement du monde, sa silhouette apparut sur la droite de la Mordue et comme si tout avait été calculé au millimètre près, la cigarette que Warren venait de sortir du paquet embrassa la flamme du zippo avec lequel la vampire jouait depuis quelques instants. Quand bien même la flamme ne demeura pas, ce fut suffisant pour que le tabac s'embrase et le monstre porta le bâton de nicotine à ses lèvres tout en attardant un regard distrait sur demoiselle à ses côtés. Il avait certes arboré cet éternel sourire mélancolique en pénétrant sur le toit, mais actuellement, plus aucun rictus n'étirait les lèvres fines du démon. La main droite de ce dernier s'était décidée à prendre place dans la poche qui lui était destinée, l'autre quant à elle, s'emparait déjà de la cigarette tout en restant devant les lèvres du vampire. Par habitude, mais peut-être également pour ne pas troubler les sombres pensées de la Mordue, son ton était anormalement bas.

      - C'est l'Hiver qui te met dans cet état ?

    La main devant ses lèvres avait étouffé un peu plus encore sa voix déjà faible, mais à peine eut-il fini de prendre la parole que déjà, il reportait la cigarette à ses lèvres pour en happer une bouffée. Il n'attendit pas véritablement de réponse, ou tout du moins, aucune réponse immédiate et se détourna presque immédiatement de son interlocutrice ; de l'interlocutrice qu'il avait cherché pendant plusieurs minutes et qu'il avait senti alors qu'il se baladait paisiblement. Les chaussures du monstre claquèrent sèchement sur le toit et petit à petit, Warren s'approcha du bord jusqu'à se trouver à l'extrême limite. Son regard se jeta alors dans le vide, allant observer le sol et y suivant les chemins qui s'offraient à lui. Une large bourrasque s'éleva et comme bien souvent, elle fit se mouvoir les vêtements trop larges du démon, tout particulièrement sa chemise. En effet, aujourd'hui il portait un pantalon qui avait au moins le mérite d'enserrer assez bien ses cuisses fuselées, mais sa chemise restait inexorablement ample, un peu à l'image du débardeur de Sybiline sans qu'elle ne soit ne soit en mesure d'en imiter l'effet. Les manches longues du vêtement n'étaient pour une fois pas remontées à hauteur de ses coudes, laissant ainsi voir la finesse de ses avants-bras néanmoins musclés. Seules ses griffes crochues étaient apparentes, et son torse aurait pu être dévoilé si l'écharpe qu'il ne portait pas continuellement n'était pas soigneusement enroulée autour de son cou à plusieurs reprises. Le vent se tût enfin et dès lors, la silhouette du monstre pivota sensiblement sur elle-même, laissant entrapercevoir parmi ses mèches flamboyantes, un œil couleur émeraude braqué sur la Mordue.

    ' Et froids tombent sur nous les rayons qu’elle darde,
    Fantastiques lueurs qu’elle s’en va semant ;
    Et la neige s’éclaire au loin, sinistrement,
    Aux étranges reflets de la clarté blafarde. '

    Poème : Guy de Maupassant.
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MessageSujet: Re: Quand la nuit fait ses heures [PV Warren]   Quand la nuit fait ses heures [PV Warren] EmptyJeu 13 Jan - 21:04

Sybiline était loin dans ses pensées. Ca ne lui avait pas tellement souvent même si au fond, contrairement à ce qu’on pensait, elle pensait souvent. C’était très souvent les mêmes sujets, certes, mais bon c’était ce qui faisait ce qu’elle était et ce qui constituait sa vie. Ces pensées partaient peu et revenaient fréquemment. Tout lui rappelait Lestat. Ce qui lui rappelait Lestat, lui rappelait sa souffrance et ce qu’elle était devenue. Parfois lui revenait le temps d’une époque totalement révolue. Cette époque où elle était naïve, tirée à quatre épingles, avec encore tout à découvrir mais pensant le monde rose et beau, cherchant l’amour romantique et unique. L’époque où elle avait rencontré Lestat sous un jour qui ne lui ressemblait, en fait, pas du tout. Il s’était juste joué d’elle en beauté, et pourtant, malgré que cela remontait à quasiment trois siècles, elle s’en souvenait parfaitement de ses sourires doux, de son élégance tellement aristocratique et en même temps un brin dépravée qui le rendait si charmant et irrésistible. Oui, elle était tombée amoureuse de lui très rapidement. Il l’avait littéralement courtisée pour finalement mieux la détruire. Un jeu…Elle n’était qu’un jeu. Elle avait bon vouloir être plus, vouloir n’être qu’à lui et que ce soit réciproque, finalement elle ne s’attachait qu’à une chimère et ne faisait que le haïr d’amour de plus en plus. En ce moment, elle en venait à se demander pourquoi elle était encore là. Pourquoi après trois siècles, elle cherchait encore ce qu’elle n’aurait pas. C’était facile à dire quand elle n’avait pas Lestat à proximité. Mais quand il était là, elle savait très bien qu’elle fondrait d’amour ou de haine, voire les deux, tout simplement. C’était suffisant pour l’avoir permis de tenir autant de temps. Elle ne pouvait pas s’en défaire. C’était pitoyable et méprisable. Mais ce n’était que sa faute. C’était LEstat le fautif, elle n’en avait rien à faire qu’il ne lui ait jamais rien promis ! C’était lui qui en avait fait une mordue après l’avoir rendue littéralement folle de lui.
La vue qui s’étendait devant elle ne se répercutait pas tellement dans son esprit. Elle était juste perdue loin dans ses pensées, la brise faisant voler son gilet/manteau et ses cheveux, faisant parfois vriller la flamme de son zippo, qu’elle s’amusait à faire réapparaitre par la suite. Pour ce soir, elle n’avait plus tellement d’occupations. Le toit était profondément silencieux et seuls les bruits de la nuit, la brise dans les arbres avoisinants, le froissement de la demeure dans le silence pesant. Ils étaient éloignés de la ville et les bruits prépondérants étaient ceux de cette ambiance rurale avoisinante, et pourtant en se concentrant un minimum, la ville au loin venait se perdre dans ses orifices qui lui permettaient l’ouïe. Cette ville qu’elle avait quitté il y a peu pour s’abreuvoir des effluves sanguines de ses âmes perdues dans les rues sombres. Ces femmes qu’elles avaient bues. Elle se ciblait très souvent sur les hommes car ils étaient très facile à appâter et parce que s’amuser et se jouer d’eux étaient très amusant. Mais en cette nuit de vengeance, elle s’en était pris aux femmes. Elle n’en était pas tellement consciente. Ou du moins, elle n’avait pas envie d’en prendre conscience. C’était simplement des lubies pour elle, des passes. Elle estimait être attirée par des femmes également, cela suffisait à expliquer son choix de cette nuit.

Tout ceci l’avait quelque peu rendue insensible aux bruits proches. Certes, il fallait avouer que la personne qui se rapprochait d’elle n’était autre qu’un sang pur, et que la caractéristique d’un sang pur c’était d’être vraiment insaisissable, dans tous les sens du terme. Elle fut donc surprise d’entendre le son d’un glissement de carton que représentait l’ouverture d’un paquet de cigarette. Un bruit qu’elle connaissait bien, alors qu’elle ne fumait pas. Elle ne bougea pas cependant, elle se concentra uniquement sur la présence qui rapidement vint se placer derrière elle, sans pour autant être tout près d’elle. Elle ne côtoyait que peu de gens qui fumaient, voire même elle n’en connaissait qu’une vraiment qui lui était « proche ». Mais elle n’était pas encore sûre et certaine de son identité. Et si c’était la personne qu’elle croyait, elle avait peu de chance de savoir exactement avant qu’il ne soit près d’elle et qu’elle puisse le voir. Mais elle avait déjà une idée presque claire et cela la fit sourire très légèrement en coin. Mais elle n’avait pas bougé d’un pouce ce pendant. Elle n’avait pas envie de le faire dans l’immédiat et d’ailleurs elle n’eut pas besoin de le faire, Warren apparu dans son angle de vue en venant glisser sa cigarette, présente dans ses lèvres, dans la flamme du zippo. Elle ne le regarda qu’en coin, sans tourner la tête. Elle ne s’était bien évidemment pas trompée. C’était bien lui, sang pur, qu’elle n’avait donc pas pu entendre arriver. Elle avait l’habitude pourtant de Lestat, mais même lui elle n’arrivait pas à l’entendre arriver quand il ne s’annonçait pas. La voix si particulière de ce vampire suivit l’acte. Il avait parlé de manière basse mais tout à fait audible pour elle. Elle ne répondit pas et se contenta de rendre son regard légèrement perçant, même si Warren ne put s’en rendre compte puisqu’elle ne le regardait que du coin de l’œil sans même lui adresser le moindre mouvement de tête. Le couvercle de son zippo s’abattit sèchement pour clore celui-ci, claquement sonore et inégalable. Elle ne comptait pas lui répondre mais ce qui lui déplaisait surtout c’est qu’il l’ait vue comme ça. Elle détestait les sangs purs pour ça, leur invisibilité en quelque sorte. Déjà qu’il avait pu apercevoir un brin de douceur de sa part, là il venait de la voir sous son jour le plus sombre mais sincère. Même si tout ceci était parti et que son assurance habituelle avait repris le dessus et c’était à nouveau fixée sur son visage, il avait quand même vu ce qu’elle ne voulait pas qu’on voit. Mais peu importe, elle allait faire oublier un peu ça et reprendre son air habituel et sa manie de jouer avec ses proies, même si elle ne devait pas oublier que, même sous forme de traitre, il était quand même un sang pur.

Elle l’observa un moment, toujours en coin, sans bouger. Il avait quelque chose de particulier chez lui, et elle se le disait à chaque fois qu’elle le voyait. Il avait un style qui lui plaisait assez et une façon de faire qu’elle trouvait amusante et plaisante. Elle rangea le zippo dans la poche de sa jupe courte et lentement elle se tourna vers Warren pour le regarder maintenant clairement, tout comme il venait de le faire également, braquant ses iris d’un bleu éclatant dans celle émeraude qui la transperçait actuellement. Elle se rapprocha de lui, en faisant claquer ses talons dans le bruit ambiant de ses bracelets multiples et d ses divers colliers qu’elle portait. Elle se rapprocha clairement de lui pour n’être qu’à quelques centimètres. Même si elle semblait maintenant identique à d’habitude, elle faisait bien plus adulte, moins joueuse, bien plus belle dans un sens. Elle le regarda un moment, le regardant simplement. Elle ne put expliquer pourquoi ce moment était plaisant. Et pour ne pas trop y sombrer, elle décida d’en revenir à ses habitudes et de laisser ses lèvres s’étirées dans un sourire en coin typique de sa personne.


«Ta présence est inattendue en ce lieu, mais pas déplaisante pour autant.»

Le jeu avait repris. Elle était revenue, taquine et sensuelle, laissant son bassin doucement se caler sur le côté. Elle avait mangé donc elle ne convoitait nullement son sang, même si elle ne crachait jamais sur du sang. Elle avait toujours son regard planté dans le sien. Ils se connaissaient déjà dans l’intimité, ils n’étaient plus tellement des inconnus, et comme tous les vampires, c’était dans leurs mœurs, ils se permettaient tout ce qu’ils voulaient, du moins pratiquement tout. Elle vint d’ailleurs caresser du bout des doigts la peau dénudée, entre le col de son haut et l’écharpe qui ornait constamment son cou, du bout de ses doigts fins et élancés. Elle sourit un peu plus en coin et profita un peu de cette peau sans défaut. C’était aussi une caractéristique typique des gens de leurs races, même si un sang pur était encore plus parfait que les mordus. Entre deux de ses taffes, elle vint lentement frôler ses lèvres des siennes, dans un acte légèrement provoquant et pourtant pas tellement poussé. Ce n’était qu’un très léger avant goût. Ce frôlement lui fit sentir sur ses lèvres la fumée encore présente entre ces lippes savoureuses. Elle connaissait sa marque et cette odeur. Elle s’y était habituée. Elle s’éloigna un peu, sans le quitter du regard. Finalement le voir était une bonne chose, cela allait lui changer les idées et la faire penser à des choses bien plus agréables.

«Alors, qu’est ce qui t’a poussé à venir en ce endroit isolé ? .»

Elle sourit de nouveau, elle ne s’attendait pas du tout à ce que ce soit pour elle, c’était une réelle question, et non une demande implicite pour avouer qu’il voulait la voir. Elle voulait réellement savoir pour quelle raison il trainait seul sur ce toit en cette fin de nuit. Elle n'avait pas la prétention de dire qu'elle était importante pour lui, elle ne l'était pas et elle le savait.

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Quand la nuit fait ses heures [PV Warren] Vide
MessageSujet: Re: Quand la nuit fait ses heures [PV Warren]   Quand la nuit fait ses heures [PV Warren] EmptyVen 14 Jan - 1:30

    Jusqu'à maintenant, la demoiselle était empreinte d'un parfait immobilisme. Si son regard n'avait pas imperceptiblement bougé, Warren aurait pu penser à juste titre qu'elle rêvassait encore. Pourtant il n'en était rien, et pour cause, elle s'actionna enfin, commençant par ranger son zippo dans la poche qui lui incombait. Enfin, elle daignait lui prêter une infime attention, peut-être devait-il songer à s'en sentir honoré. Mais voilà que la belle aux allures ténébreuses s'avançait lentement jusqu'à lui, si près, qu'elle ne se stoppa qu'à quelques centimètres sans être la source, pourtant, d'une quelconque gêne au sein du monstre. La proximité, outre quelques exceptions, n'était pas son fort et pourtant il savait que c'était une caractéristique principale accompagnant le comportement de Sybiline. Si la proximité était importante, le jeu des regards l'était également et en cet instant, seuls leurs iris se mesuraient. Voilà une manie que Warren appréciait tout particulièrement. S'il n'affectionnait que bien peu de choses, poser ses émeraudes dans les yeux des autres pour essayer de sonder leur esprit, trahir leurs pensées, ou qui sait, intimider ou encore séduire, était un des passe-temps qu'il considérait au plus au point. Passe-temps qui se voyait infiniment gratifié lorsque les yeux en question étaient aussi beaux que ceux de Sybiline. Et pourtant le regard du démon migra légèrement lorsque les lèvres de son interlocutrice s'étirèrent en un sourire en coin devenu habituel. Ce sourire pouvait signifier nombre de choses, et il arracha une mimique similaire, bien qu'éphémère, au monstre. En l'occurrence, ce rictus signifiait le début du jeu favori de la mordue. Et pourtant, ce soir, Warren n'avait pas envie de jouer. Il était tout particulièrement calme ; certes, il était venu jusqu'à elle, mais pas nécessairement pour s'amuser ou se laisser aller à quelque pulsion. Il était venu, comme bien souvent, par mécanisme et sans réellement réfléchir. Outre ces raisons, peut-être n'était-il pas nécessairement déterminé à ce genre de jeu depuis qu'il avait vu l'air rêveur de la demoiselle. Rares étaient les occasions où il pouvait la surprendre dans de tels états, dès lors les questions ne l'assaillaient plus quant au comportement de la belle. ' Est-elle sincère ? Joue-t-elle un jeu ? Ne fait-elle que mentir ? ' Au moins, en arrivant sur le toit, il avait su.

    La première réponse que lui apporta Sybiline lui arracha un haussement discret de sourcils. Tiens donc, sa présence était "inattendue". Voulait-elle signifier par là qu'il n'était pas le bienvenue en ces lieux, qu'elle ne s'attendait pas à le trouver là ou encore qu'il n'avait rien à faire ici pour une raison qui le dépassait de loin ? La première raison semblait être infondée puisqu'elle disait elle-même que ladite présence n'était pas forcément déplaisante. Un maigre sourire de la part du monstre vint illustrer le propos et ses songes, il prit pourtant partie de reporter sa cigarette à ses lèvres afin d'en extirper une nouvelle bouffée. Déjà habitué au comportement de sa collègue, Warren savait plus ou moins les gestes qu'elle était susceptible d'avoir, les expressions qu'elle pouvait arborer ; raison pour laquelle il s'accorda le privilège de ne pas l'observer un temps pour reporter simplement son attention sur le ciel et recracher un volute de fumée qui se dissipa bien vite. Les yeux du vampire retrouvèrent leur cible privilégiée lorsque cette dernière s'aventura à égarer ses doigts fins sur la peau du démon. Le peu de peau apte à subsister entre son écharpe et sa chemise se voyait prit d'assaut par la belle. Une douceur passagère qui n'était pas vraiment à l'image de ce qu'était Sybiline au quotidien, et à plusieurs reprises il avait eu l'occasion de le voir, encore qu'elle avait préféré une approche en douceur avec lui, sans qu'il n'en sache jamais la raison. Bien évidemment, au fil des caresses, le sourire de la demoiselle s'étira et ce sourire ramena à l'esprit de Warren des souvenirs qui auraient pu peut-être, être à la base d'un rictus similaire. Il n'en fut rien pourtant. Peut-être n'en eut-il pas le temps : déjà, le visage de la vampire était bien plus près du sien, et ses lèvres effleuraient les siennes. Trop aimable de lui rappeler que le jeu avait déjà commencé, au cas où il aurait manqué le premier signal. Pourtant elle ne l'embrassa pas, et s'éloigna de lui sans le quitter des yeux, et sans se départir de ce sourire en coin.

    La voilà bien curieuse soudainement. Pourquoi était-il venu en ces lieux ? Et pourquoi avait-il nécessairement besoin d'une raison ? Pourquoi ne pas simplement se promener et faire que le hasard nous amène ici ou ailleurs ? A nouveau elle se mit à sourire et lui, pour une fois, restait froid face à cela, juste neutre. Un léger soupir lui échappa, comme bien souvent, et une nouvelle fois, d'un geste machinal, sa main droite amena la cigarette en grande partie consumée à ses lèvres. Plutôt que de la laisser s'embraser dans le vide, Warren préférait de loin se charger de sa mort, pourtant, lorsqu'il était en présence de quelqu'un d'autre, il n'était pas rare que ses bâtons de nicotine finissent gâchés. A croire qu'il prenait plaisir à les confondre à de simple bâtons d'encens, les observant diminuer bien trop vite sous le joug des flammes. Finalement son visage se débrida et ses lèvres s'étirèrent brièvement en un sourire presque moqueur, après quoi le monstre recracha sa fumée au visage de son interlocutrice. S'estimant libre de toute emprise maintenant qu'elle s'était un peu éloignée, le démon entreprit d'avancer, longeant le bord du toit sans prêter une réelle attention à ce qu'il faisait, fidèle à lui-même. S'improvisant funambule, il se contentait de positionner ses pieds l'un devant l'autre sans jamais s'autoriser l'opportunité de les mettre côte à côte. Le monstre continua d'avancer plusieurs mètres ainsi et brutalement il s'arrêta sans que son pied gauche n'ait eu le temps de toucher le sol. Seul le bras droit du vampire bougea pour amener la cigarette entièrement consumée à hauteur de ses yeux. A en juger par la douce chaleur qui enlaçait amoureusement le bout de ses doigts, c'en était fini de cette barre de nicotine. Une brève moue s'empara des traits de Warren et il se décida à jeter le restant de sa cigarette dans le vide sans pour autant la quitter des yeux. Il ne s'accorda le bénéfice du mouvement que lorsque les restes de la cigarette heurtèrent le sol, lui arrachant une dernière lueur avant de s'éteindre définitivement.

      - Avant de répondre, puis-je savoir en quoi ma présence est si inattendue que cela ?

    Ayant estimé que son numéro était désormais terminé, Warren cessa enfin de marcher sur le bord et d'une façon si originale. Il se laissa donc basculer vers l'intérieur du toit et y marcha un instant, profitant des alentours en les détaillant sans cesse avant de se stopper à quelques mètres de la vampire. Quand bien même la proximité avec Sybiline ne le gênait pas, il ne pouvait la supporter tout de même guère longtemps. Tout dépend du contexte cela dit, mais puisqu'il s'était résolu à ne pas jouer, il fallait en assumer les conséquences. D'ailleurs, son attitude ne le laissait-elle pas que trop sous-entendre ? Si la mordue s'en rendait compte, n'allait-elle pas justement tenter de l'inciter à jouer par tous les moyens ? Sans doute était-ce un risque à prendre. Cela le mettrait à l'épreuve et peut-être que cela occuperait Sybiline. D'un autre côté, ce n'est pas véritablement que le vampire ne tenait pas à jouer. On pouvait considérer qu'il était apte à le faire, mais pas tel que le conçoit Sybiline. Quelque part, il s'aventurait sur le terrain d'un jeu peut-être plus cynique que provoquant au sens de Sybiline. Peut-être était-ce là la différence majeure entre elle et lui. Elle aimait particulièrement jouer avec son corps ; Warren préférait parfois s'amuser avec les mots. Peut-être était-ce l'explication rationnelle à son comportement un tant soit peu enfantin, peut-être était-ce également les raisons de son éloignement, l'expression constante de son visage et ou encore les sourires moqueurs qu'il arborait lors de courts instants. La tête droite et les yeux à demi-clos comme bien souvent, le démon restait face à son interlocutrice en affichant justement un rictus empreint de moquerie d'où s'échappait une insolence puérile. Les épaules du monstre se détendirent quelque peu tandis que ses mains rejoignaient les poches qui leur étaient prédestinées. Pour une fois, le Pantin se tenait droit et sa jambe gauche semblait infaillible, ancrée profondément dans le sol alors que la droite était légèrement courbée, seule la pointe de la chaussure de Warren frôlait le sol en arrière-plan.

      - A la question " Pourquoi es-tu venu en cet endroit isolé ? " Je répondrai simplement " Pourquoi pas ? ".

    Il s'agissait là d'une mauvaise volonté outrancière. Les raisons qui l'avaient poussé à venir là n'étaient en aucun cas secrètes. En outre, il n'était pas non plus réticent à les lui faire partager. Selon lui, il pouvait pertinemment lui avouer avoir senti son parfum en contrebas, puis avoir été tenté de la pister, d'où son arrivée en ces lieux. Pourquoi l'avoir pisté ? Parce qu'il avait déjà chassé et qu'il n'avait, de ce fait, plus à se nourrir. Par voie de conséquence, outre les balades ou le simple sommeil, plus rien ne le retenait en ce bas monde, raison pour laquelle, lorsque cette douce fragrance lui parvint, il se saisit de l'occasion. Le hasard avait voulu que ce parfum appartienne à Sybiline, mais sans doute en aurait-il fait autant si une autre personne avait été dans les environs. Que ce soit une personne qu'il avait déjà croisé ou non. D'un autre côté, peut-être se serait-il contenté d'espionner en ce cas, non pas qu'il soit excessivement curieux, mais à choisir, il préférait de loin repousser l'instant où il serait confronté à Morphée. Le sommeil avait des allures inutiles à ses yeux. Une pure perte de temps mais il ne pouvait y échapper. Ainsi, sa peau grisâtre et les cernes enserrant ses yeux étaient, à n'en pas douter, une explication logique à ce phénomène. Quoiqu'il en soit, pour en revenir à la question initiale, en effet, il aurait très bien pu avouer les véritables raisons de sa venue. Peut-être aurait-il pu conter ce qui avait précédé également. Aussi, il serait sans doute enclin à tout avouer si jamais Sybiline insistait, quand bien même ça n'avait rien d'important. Quoique... Il n'était pas non plus certain qu'il avoue tout si elle insistait, tout allait dépendre de la manière dont elle allait le faire. A supposer qu'elle le fasse. Le monstre quitta sa position pour avancer de deux ou trois pas avant de la reprendre de plus belle, à quelques détails près, telle qu'une symétrie éventuelle, par exemple. Sa voix suave se fit alors entendre une dernière fois, sans qu'il ne s'autorise à badiner cette fois-ci.

      - Et toi ? Sont-ce les mêmes raisons qui t'ont poussé à te rendre en de tels lieux ?

    Par "mêmes raisons", il faisait référence à son si précis "Pourquoi pas ?". Une occasion pour la mordue de lui faire comprendre que s'il ne s'expliquait pas, elle n'avait aucune raison de le faire non plus. Mais peut-être allait-elle le surprendre et le démentir en lui énonçant véritablement ce qui l'avait amené là. Cela dit, si les raisons de sa présence en cet endroit étaient liés au comportement qu'elle avait eu jusqu'à ce qu'il se dévoile, Warren avait quelques doutes quant à une éventuelle révélation de la part de la belle. Peu importe, au fond, il posait la question sans se soucier un seul instant de la réponse. Mais c'était une façon comme une autre de "discuter", qu'importe qu'il y mette de la mauvaise volonté, encore que cela pouvait en dissuader quelques uns : peut-être serait-ce le cas avec Sybiline si elle n'était pas d'humeur. Un soupir habituel échappa au monstre et il laissa finalement son corps choir au sol. Sans aucune retenue, ses jambes le firent basculer en arrière tout en restant inéluctablement tendues et ses mains - contraintes de sortir de leur tanière respective -, furent chargées d'amortir le choc. Plaquées à l'arrière du corps du démon, elles ne bougeaient plus après avoir essuyé un bruyant claquement - conséquence du choc contre le sol - qui aurait dû, éventuellement, le faire souffrir un bref instant. Le vampire était toutefois bien trop attentif à ce qui l'entourait pour prêter une quelconque attention à une piqûre passagère suivie de quelques fourmillements plus gênants que véritablement douloureux.
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