Académie Bathory
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Demeure des Bathory, devenue Académie, qui accueille tant les humains, que les vampires...
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 Investigation [ Ebeline Bathory ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage

Investigation [ Ebeline Bathory ] 830772sa
Lestat Bathory

Lestat Bathory

Messages : 157
Date d'arrivée : 07/05/2010

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 1345 ans
¤ Métier: Directeur
¤ Connaissances
:

Investigation [ Ebeline Bathory ] Vide
MessageSujet: Investigation [ Ebeline Bathory ]   Investigation [ Ebeline Bathory ] EmptyJeu 30 Déc - 16:43

    Ce qui un temps fut une profanation, n’était devenue qu’une marotte à la plus belle des immoralités. L’accoutumance à l’indécence qui n’était pas une notion anonyme à son âme pécheresse, des habitudes qui déferlaient les chroniques, il en avait été la cause plus d’une fois. Bien que dans l’ignorance de l’origine de cette singulière académie contrariant les principes de plusieurs millénaires d’existence, d’un quotidien partagé entre mortels et éternels, cela lui permettait de vivre dans l’incertitude continuelle. Un certain doute, une vigilance accrue sur ceux qui avaient envahi son domaine. Des risques plus que jamais présents, l’humanité lorgnaient avec ingénuité des êtres qu’ils pensaient être leurs égaux et pouvaient à tout instant écarquiller un regard clairvoyant et cataclysmique sur une réalité digne de la thaumaturgie. Que serait le monde, leur monde, si les vampires n’étaient plus considérés comme mythiques ? Il leur appartiendrait, mais deviendrait plus insipide qu’il ne l’est à ce jour. Contraint ainsi d’être les yeux et les poumons de ce qui était devenu une école à plus haute notoriété qu’il ne l’avait imaginé, son rôle était bien plus vaste qu’il ne l’eut cru lorsqu’il accepta son poste non sans réticence. Cependant confiant, il se confortait dans son outrecuidance en ayant jamais eu aucun incident conséquent depuis l’ouverture de l’établissement. Aucun ? Trop embesogné par ses fonctions, jamais il n’aurait songé à devoir régir la sécurité des membres de sa famille. Il ne l’avait jusqu’alors jamais fait, trop individualiste, et se souciait bien peu des mésaventures qui pouvaient arriver à quiconque ne disposant pas de son estime, soit très peu de personnes. Mais lorsque l’incident mettait en péril l’organisation familiale et les projets d’une hiérarchie divine, ceux d’Elizabeth, l’usuelle apathie était à proscrire. Pour la première fois depuis d’innombrables lunaisons, le directeur avait été interloqué par ce glapissement agonique, et était resté interdit lorsqu’il fut spectateur d’une scène odieusement sépulcrale. L’effluence âcre d’une turpitude ineffable, un miasme précoce à soulever les organes cardiaques de ceux étant du même rang que ce corps dans une macabre inertie. La consternation d’un homicide aussi profanateur mêlé à la confusion unanime des témoins présents eurent l’espace de quelques secondes raison de l’ataraxie du sang-pur. Mais rapidement, il reprit son austérité et eut la présence d’esprit de réagir, reprenant le contrôle de la situation. Acte cependant inaltérable, la réalité du danger permanent venait de prendre tout son sens par l’illustration d’un macchabée suintant, celui d’un être au sang pur.

    Seulement quelques jours que le funeste épisode avait eu lieu, et à chaque badauderie que Lestat faisait dans ce corridor lui offrait la vision parfaite du cadavre de sa cousine sur le sol froid de sa propre demeure. L’infecte exhalaison d’une menace qui les guettait, eux, et tout ce qu’ils avaient construits ces derniers mois. Lorsque les étudiants et pédagogues se ruaient en masse au crépuscule de la journée, son regard inquisiteur se posait sur chaque galbe présumait coupable jusqu’à preuve du contraire. Peut-être que l’infâme se cachait ici, se faufilant prés de lui comme le plus dextre des félins, pire encore, peut-être était-ce une personne de son entourage, qu’il côtoyait sans en connaitre les ignobles desseins. Loin d’être de nature crédule, le nombre d’occupants croissants l’empêchait néanmoins de connaitre tout le monde et donc de savoir avec certitude de qui se méfier, et à qui donner son aval. Un désavantage numérique conséquent et contre lequel il ne pouvait lutter. La seule contre-attaque qu’il pouvait pour l’instant manifester était de redoubler de prudence. Pour ce qui concernait l’hypothèse d’une préméditation extérieure à l’établissement, il mènerait sa propre investigation, et ce même s’il devait dorénavant y léguer toutes ses sorgues pour ne pas qu’un tel drame se reproduise. Ce n’était pas là qu’une question de sécurité concernant les épigones qui constituaient ses classes, mais également celui de la sauvegarde de leur sibyllin secret. Depuis, il ne cessait de retranscrire les moindres éléments qu’il avait relevé, l’indice le plus saisissant restait cette syntagme inscrite au mur, et qui en voulait vraisemblablement à la nature vampirique de la victime. N’avait-elle pour cible que la jeune fille, ou leur famille dans son intégralité ? Tant d’interrogations se bousculaient dans son esprit préoccupé, et la fâcheuse impression d’être observé… Ce soir encore, l’heure avancée ne l’empêchait pas d’être plongé dans le désarroi. Voilà plusieurs heures qu’il observait, assis à son bureau, une bougie perdre sa cire dans la fonte de celle-ci. Il n’en restait déjà qu’une infime partie, bientôt la flamme périrait dans des arabesques de fumée qui à leur tour se perdraient dans l’immensité du néant. Il s’adonnait à une libre réflexion, songeait à ce qu’il pouvait entreprendre, par où il pouvait commencer ses recherches pour appuyer ses théories. Questionner les gens pour savoir si quelque chose ou quelqu’un d’anormal avait été remarqué cette nuit là ? Il ferait évidemment son tour d’inspection des suspects, mais ne pouvait émettre d’accusions ou même de suspicions sans un minimum de matière. Avant toute chose, il lui fallait procéder par étapes pour ne pas se faire submerger. Ses chrysolithes lorgnèrent la pièce plongée dans la pénombre des draperies occultantes à la recherche de l’inspiration, lorsque soudain… Ses étagères ensevelies de paperasse en tout genre lui insufflèrent une idée. Sans perdre de temps ni de résolution, l’incube se leva de son siège et traversa l’école pour se rendre à l’étage qui leur était privé. Les rencontres qu’il fit sur son chemin ne le tirèrent pas de sa concentration, et tout en aboutissant dans les somptueux couloirs qu’il sillonna, il détacha quelques boutons de ses attaches, laissant une échancrure sur son buste et une pleine vision sur le pendentif de son défunt père. Il pénétra ensuite dans la première salle qui vint à lui, dans la bibliothèque recelant d’illustres ouvrages de leur univers. Seul dans l’antre littéraire, il y établirait ses quartiers tant que l’astre sélénite illuminerait le ciel.

    Ses pas lui firent lentement visiter les lieux, son index glissant sur le dos des couvertures dans une inlassable résonnance de friction. Accompagné de son flegme légendaire, le démon s’empara de plusieurs et impressionnant romans en basane ou maroquin. Leur matière surannée et leurs feuilles ocrées témoignaient de leur ancienneté, et tous n’avaient qu’un même sujet : Les Bathory. Une fois éparpillés sur la table d’acajou, il se saisit de l’un d’entre eux et entama ses recherches avec la plus grande attention. Le dialecte utilisé pour la composition de ces livres n’était pas la langue de Molière, mais du vieil hongrois. Armé d’un stylo, il prenait note de temps à autres, semblant tergiverser avec lui-même dans le plus grand silence, une fois son poing posé sous son nez, l’autre fois ses doigts enchevêtrés dans sa crinière d’ébène, et parfois en redressant la tête pour fixer un point atmosphérique d’un air absent. Mais que pouvait-il bien chercher avec une telle ténacité ? Deux livres qu’il avait déjà avalés, et le survol du troisième qu’il s’apprêtait à entamer, espérant n’être dérangé en aucune façon.
Revenir en haut Aller en bas

Investigation [ Ebeline Bathory ] 830772sa
Ebeline Ayo/Bathory

Ebeline Ayo/Bathory

Messages : 79
Date d'arrivée : 14/06/2010

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 1024
¤ Métier: Etudiante
¤ Connaissances
:

Investigation [ Ebeline Bathory ] Vide
MessageSujet: Re: Investigation [ Ebeline Bathory ]   Investigation [ Ebeline Bathory ] EmptySam 1 Jan - 15:30

    La journée s’était résumée à bien peu de chose. Elle n’avait pas quitté ce lieu depuis maintenant pas mal d’heures, cette chambre qui lui était propre et qu’elle n’utilisait qu’en cas de moment difficile pour elle, face aux envies impulsives et pourtant impossibles à assouvir. Mais la raison actuelle était bien autre. Elle était accaparée par ce qui était arrivé il y a quelques jours. Une Bathory. Sa cousine. Morte. Elle avait du mal à réaliser qu’on avait pu s’en prendre à son clan. C’était incroyable. Les sangs purs étaient les vampires les plus forts qui soient. Ils n’étaient pas du tout invincible. Mais pour les vaincre il en fallait quand même beaucoup. Même elle dans sa condition affaiblie restait très puissante. Alors qu’on est pu tout simplement faire disparaitre de la sorte une des leurs… C’était particulièrement déroutant et peu rassurants pour eux. Mais il n’y avait pas que ça qui trottait dans sa tête. Comment cela avait-il pu se passer sous le nez de Lestat ? Ou même d’elle d’ailleurs ? C’était personnellement surtout ça qui la laissait pantois et qui ne la laissait pas en reste par rapport à la vigilance qui allait devoir être de mise dans ce lieu qu’elle croyait pourtant sous une protection importante. Leurs sens étaient pourtant tellement développés qu’ils étaient capables de réagir rapidement. Mais tout ceci leur était passé sous le nez. Cela lui paraissait tellement irréaliste. Quelqu’un les provoquait clairement. Sous leur propre toit. Il devait d’ailleurs bien s’amuser car ils n’avaient aucune piste concernant la personne impliquée dans le problème. Humain ? Vampire ? Infant ? Aucune idée. Un des leurs ? Cela était quelque peu impossible vu la phrase qu’on avait pu inscrire sur le mur. Peut-être était ce pour tromper ou induire en erreur mais c’était quand même de très mauvais goût. Tout le monde était potentiellement coupable en ce moment et la situation était déplaisante. Elle n’aimait pas se rendre compte qu’elle croisait peut-être tous les jours, à chaque moment, un coupable potentiel qui les lorgnait ou désirait peut-être la fin de la famille. Pour elle, c’était forcément quelqu’un qui connaissait leur race et qui voulait les atteindre eux. Une simple coïncidence n’aurait pu tuer un vampire de sang pur. C’était quelqu’un qui désirait la mort clairement de l’un de leur clan. Était-ce vraiment ciblé sur sa cousine ? Était-ce juste ciblé sur elle ou alors cela concernait-il juste leur famille de manière générale ? Ce que le meurtrier avait inscrit sur le mur indiquait plutôt qu’ils n’en avaient pas encore fini et que c’était plutôt la race qui serait ciblée. Si c’était le dernier point, cela n’était pas du tout rassurant et impliquait qu’ils étaient tous en danger. Mais comment prévoir ce qu’on ne savait pas ? Ils étaient dans le flou le plus total. Elle était constamment sur ses gardes et observait deux fois plus les personnes qu’elle voyait et les choses qui se produisaient, mais cela ne changeait rien. Ça n’avançait pas et ça restait dans le vide. Pour une fois c’était eux qui étaient dans l’inconnu et même si ça lui était déjà arrivé lorsqu’elle n’avait plus réussi à se nourrir normalement, elle n’aimait pas ça, voire elle détestait même cette sensation de voguer dans le vide absolu. C’était pour ça qu’en ce jour elle s’était faite porter pâle de manière officielle alors qu’elle allait plutôt « bien » et qu’elle avait passé une grande partie de l’après midi ici. Elle avait besoin de faire le point sur cet événement. Mais au final cela n’avait servi à rien car elle réfléchissait sans aucune matière.

    Le temps s’était écoulé et sa chambre s’était obscurcie, ne changeant rien à sa vision tout aussi parfaite. Il fallait qu’elle sorte. Cela devenait oppressant. Elle savait qu’elle ne risquait rien pour le moment car elle n’entendait rien et surtout, on ne pouvait pas venir dans leur étage. Enfin, si elle partait comme ça, concrètement il était également interdit de tuer un membre de l’académie. Bref, elle en avait marre de rester concentrée dans ces pensées qui la rendaient quelque peu malade. Il fallait qu’elle pense à autre chose. Surtout que l’odeur très particulière du sang de sa cousine qui avait été utilisé l’avait submergée quand elle était arrivée sur les lieux entrainant une envie plus que clair de se nourrir de ce sang étalé. La pensée lui avait parue immonde au vu de la situation, mais elle n’avait pas choisi. Et elle avait du se concentrer pour ne pas succomber à cette nausée qui l’avait prise au dépourvu. Mais dès qu’elle pensait à ce moment, l’odeur de ce sang et le goût sur ses papilles la titillaient fortement. C’était très inapproprié mais son corps était en manque. Clairement en manque de ce sang si savoureux qu’elle n’arrivait plus à boire. Elle le voulait tellement… Enfin elle pensait qu’elle le voulait mais elle ne savait plus. En y réfléchissant de plus en plus, au fil des années, elle savait qu’elle avait un problème physique, qu’elle ne digérait plus ce sang qui la rendait malade, mais était-ce réellement physique ? N’était ce pas plutôt psycho-somatique ? C’était encore pire pour elle. Elle qui avait sa fierté de Bathory ça ne lui plaisait clairement pas. Mais elle n’avait pas choisi. Contrairement à ce que tout le monde pensait dans sa famille, elle avait attaqué un humain un jour pour récupérer sa dignité et elle l’avait tué en buvant son sang presque entièrement. Elle était restée par la suite une semaine enfermée pour s’en remettre. C’était abominable. Elle avait souffert comme jamais elle n’avait souffert avant cela. Pour un vampire de sang pur, la souffrance était pire que tout ce qu’on pouvait imaginer vu que leur seuil de douleur était bien supérieur à ceux des humains. Cela avait été tellement insupportable que plus jamais elle ne s’était risquée à recommencer, acceptant son sort, sans avoir réellement le choix. Mais ce n’était pas le moment pour penser à tout ça, elle devait se concentrer sur le moment présent et sur ce meurtre, sans le revoir si possible pour ne pas être titillée par ce sang pur.

    Elle marcha le long des couloirs de cet étage privé avant qu’un bruit très faible mais clairement perceptible vint s’incruster à son oreille. Quelqu’un lisait dans la bibliothèque. Elle se rapprocha du lieu et plus elle était proche, plus elle reconnu la personne présente dans ce lieu. Que faisait donc Lestat dans la bibliothèque ? Elle entra et vint à l’endroit où il se trouvait. Elle savait, malgré le silence que les sang purs instauraient, qu’il l’avait entendue arriver. Elle ne cherchait pas tellement à se cacher d’ailleurs. Elle l’observa une fois qu’elle arriva assez près pour le voir et elle regarda les livres qu’il était en train de lire. Il en avait déjà dévoré deux et entamait le troisième. Il avait l’air pas mal concentré. Vu le titre des livres, il y avait des chances qu’il fasse des recherches pour le meurtre, mais elle ne voyait pas ce qu’il cherchait concrètement par contre.


    “Tu trouves ce que tu es venu chercher ? ”

    Elle savait très bien que sa présence n’était pas vraiment un cadeau pour son cousin. Enfin il était particulièrement indifférent ou alors cynique en ce qui la concernait. Pourtant elle respectait énormément Lestat car il représentait l’esprit Bathory et c’était un esprit qu’elle aimait et qui faisait partie d’elle-même également. Elle voulait bien l’aider d’ailleurs à chercher ce qu’il voulait mais elle était quasi sûre qu’il l’ignorerait ou alors lui prierait de partir. Elle s’approcha pour prendre un des livres qu’il avait déjà lu et elle le feuilleta, ce qui fut rapide puisque la lecture vampire était très rapide. Elle regarda Lestat ensuite.

    “A quoi est ce que tu penses ? ”

    Elle était intrigue. Elle voulait comprendre ce qu’il voulait. Ce qu’il cherchait. C’était important si ça concernait le meurtre et elle ne voulait pas être en reste, en retrait. Mais bon…connaissant son cousin, elle avait peu de chance d’être mise au parfum. Dommage…


Revenir en haut Aller en bas

Investigation [ Ebeline Bathory ] 830772sa
Lestat Bathory

Lestat Bathory

Messages : 157
Date d'arrivée : 07/05/2010

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 1345 ans
¤ Métier: Directeur
¤ Connaissances
:

Investigation [ Ebeline Bathory ] Vide
MessageSujet: Re: Investigation [ Ebeline Bathory ]   Investigation [ Ebeline Bathory ] EmptyDim 2 Jan - 2:32

    L’odeur des feuilles surannées, vétustes florilèges qui n’avaient été visités depuis peut-être des siècles si l’on en croyait les myriades de particules qui en recouvraient les couvertures et qui se soulevaient dans les airs lorsqu’il en tournait les pages. Dans l’univers des humains, l’incube était ancestral, jouissant de plus d’un millénaire de vie derrière lui. Mais malgré les apparences, au sein de sa propre famille, il était loin de faire parti des plus âgés, ni même des plus jeunes. Ainsi ses 1344 années ne lui suffisaient pas à connaitre les périples familiaux dans leur entièreté, il n’en connaissait pas même la moitié… Il n’avait jamais réellement désiré outrepasser les ères pour mieux s’imprégner des antécédents de son patronyme. Si leur notoriété s’était attisée bien qu’ils aient toujours été grandement considérés au cœur de leur obscure société, ce fut grâce au mythe bâti par Elizabeth, époque à laquelle le monde le comptait déjà parmi ses plus belles splendeurs. Et il n’y avait pas que leur magnificence qui était apte à traverser les âges, la jalousie, mais particulièrement les rancoeurs, étaient sempiternelles. Leur statut ne leur léguait pas qu’avantages, la virulence que celui-ci pouvait créer les avait menacé à maintes reprises, mais jamais ombrage n’avait pu maculer leur apparat. Si cela faisait d’innombrables décades qu’ils n’avaient eues de véritables et fougueuses rivalités, cela ne signifiait pas qu’ils n’étaient plus les cibles potentielles d’insalubres complots, preuve en avait récemment été faite. Les hypothèses étaient nombreuses, de ce fait Lestat envisageait toutes les possibilités imaginables, et celle de conflits archaïques y figurait. Même s’il devait anatomiser tous les récits faisant référence aux Bathory et ce pendant des jours entiers, il le ferait, dans le dessein d’énumérer leurs détracteurs. Un travail de longue haleine, mais cela lui permettrait au moins de combler ses sorgues de monotonie pour quelques temps. Ses émeraudes rutilantes s’arrêtaient sur chaque nom qu’il ajoutait à sa liste, cherchant dans ses réminiscences s’il n’avait pas déjà entendu parlés d’eux. Certaines familles avaient disparu, éradiquées il y a fort longtemps, d’autres ne leur portée plus d’intérêts, et d’autres encore avaient finalement pliée rotule pour s’allier à leur puissance. Peu importe l’identité de celui ou ceux qui se cachaient derrière cet acte crapuleux, il les retrouverait et leur ferait passer l’envie d’embellir leur palmarès.

    Il s’était même permis de rêver aux châtiments qu’il leur infligerait lorsqu’il les aurait entre ses serres. Diaboliquement fertile sur les géhennes physiques et psychiques, il ferait bon usage de son expérience en ce domaine et ferait de cette sanction son chef-d’œuvre le plus sanguinaire. Cela en était presque devenu un fantasme et était devenu un argument de plus à sa volonté de dénicher les coupables. Encore plus résolu après cette petite utopie personnelle, ses pupilles cavalèrent sur les stries littéraires. Soudain, une présence pénétra dans la pièce privatisée pour l’occasion, une fragrance presque rebutante lorsqu’il savait de qui elle émanait. D’ordinaire indifférent ou sardonique à sa compagnie, ce n’était actuellement pas le moment pour qu’elle ne s’invite à sa réflexion. Totalement insensible, et besogné, il ne prit pas même la peine de redresser son faciès pour témoigner d’un quelconque intérêt. L’intruse sembla observer les ouvrages qui jonchaient l’immense table, tentant sans doute de combler sa curiosité, et une question qui lui traversait certainement l’esprit : mais qu’était-il en train de faire ? Eventualité furtivement confirmée bien que détournée par sa première question, et le commencement de son interrogatoire. Cette première prise de contact ne fit aucunement réagir le quidam, avant que la seconde interrogation ne soit posée. A celle-ci, l’échine de Lestat s’appuya contre le dossier de son siège. Il caressa sa nuque tout en soupirant, le menton relevé et les yeux clos. A quoi pensait-il ? A tellement de choses qu’il était incapable d’être précis ou même de savoir qu’elle en était le fil conducteur. La question la plus adéquate n’était pas quelles étaient ses pensées, mais plutôt comment devait-il les penser. Il était naturellement homme à songer tout le temps, sans cesse sur tout et n’importe quoi, ce qui apparaissait comme une qualité et à la fois comme un défaut. Cela lui permettait d’avoir du recule, et d’être préparé à presque toutes les situations. Mais, il paraissait odieusement calculateur, et il l’était. Parfois, tant de méditation forcée le laissait las, dans ces instants de désespoir, il avait pour habitude de s’en aller, loin, de se construire une vie éphémère, avant de la briser et de recommencer. Une existence de laquelle il avait tout contrôle, et voilà ce qui lui échappait ces derniers temps, le contrôle… Cela en était insupportable.


    « Je pense que nous sommes devenus aveugles… Et beaucoup trop altruistes pour ce que nous sommes réellement. L’acharnement que nous mettons à contribution de ces infectes sous-espèces nous causera perdition… Ces mortels m’écoeurent. »

    Susurra t-il dans une voix presque meurtrie, rehaussée d’une pointe d’aversion. Bien qu’il se dévouait corps et âmes aux projets de sa tante, ses opinions n’étaient pas semblables à ses actes, et loin de se remettre en cause pour le récent incident, il était intimement persuadé que tout cela ne résultait que de leurs indésirables hôtes. S’ils n’étaient pas, cela ne serait jamais arrivé, car leur vigilance aurait été plus accrue sur leur propre personne. Mais qu’importe, le temps des remords n’était pas, et le sujet ne pourrait sûrement pas être harmonieusement abordé avec une personne telle que Ebeline. Alors, il en fit aussitôt abstraction en se levant de son support, effectuant un frêle mouvement de main pour ne pas entendre de réfutation, puis s’enfonça dans les allées à la recherche d’un livre. Ses yeux furetèrent les étagères, jusqu’à apercevoir l’intitulé, au presque sommet du meuble. Bien trop haut, même pour un homme de sa taille, la normalité aurait voulu qu’il use d’une échelle disposée à cet effet, atteindre les hauteurs d’un imposant mobilier. Cependant ses attributs ésotériques lui donnèrent bien plus de facilité, il n’eut alors qu’à lever le bras et à fixer l’objet convoité pour que celui-ci ne se jette à corps perdu dans le creux de sa main. Le sang-pur revint alors sur ses pas, à moitié plongé dans les pages de l’ouvrage qui, cette fois, ne concernait pas leur famille. Se stoppant non loin de sa cousine, il fit fi de sa présence lors de longues secondes de mutisme froid… Après tout, ce n’est pas parce qu’un drame familial s’était produit qu’ils devaient se rapprocher, il n’était pas vampire à mouvoir de ses positions. Et qui sait… Peut-être même qu’elle était, elle, l’amie de leur nourriture, directement impliquée dans l’affaire ? Haussant un sourcil à cette probabilité, il en fut dubitatif, puis reprit la parole d’une intonation plus mesurée.

    « D’innombrables êtres ne désirent que notre déchéance, à l’apogée de la précellence ne s’ourdissent que trahisons et conspirations, que nous, pauvre énième génération de Bathory, ne pourrions envisager. Il serait idiot de sous-estimer la patience et l’opportunisme de certains, ou même le legs de leurs jalouses intentions. » Il déposa le livre ouvert sur la table. « A l’heure actuelle, tout est plausible, il me faut obtenir les informations puis purger mon savoir à la manière d’un entonnoir. » Il la lorgna. « Je m’instruis, il n’est jamais trop tard pour connaitre ses ennemis. »

    Si ses intentions s’avéraient évidentes, ou presque, la venue d’Ebeline elle, n’avait pas de théorie si ce n’était celle du hasard. Errait-elle sainement dans cet étage où nul ne pourrait devenir proie potentielle, ou était-elle venue chercher un peu de sérénité dans un endroit isolé du reste des tumultes de l’école ? Qu’importe, elle ne constituait en rien une menace à dire vrai, et devait se retrouver tout aussi désarçonnée que le reste de sa famille. Lestat se souvenait l’avoir aperçue lorsque le corps fut découvert, et rares furent les fois où il avait pu contempler de telles émotions sur le visage de la jeune femme, comme sans doute ce fut le cas pour lui aussi… Tournant enfin son regard sur son interlocutrice, il l’observa un instant, puis la questionna à son tour.

    « Et toi, qu’es-tu venue faire ici ?... »
Revenir en haut Aller en bas

Investigation [ Ebeline Bathory ] 830772sa
Ebeline Ayo/Bathory

Ebeline Ayo/Bathory

Messages : 79
Date d'arrivée : 14/06/2010

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 1024
¤ Métier: Etudiante
¤ Connaissances
:

Investigation [ Ebeline Bathory ] Vide
MessageSujet: Re: Investigation [ Ebeline Bathory ]   Investigation [ Ebeline Bathory ] EmptyDim 2 Jan - 20:08

    Ebeline attendait. Elle regardait son illustre cousin et l’observait. Il avait quelque chose d’incroyable qui émanait de lui. Elle l’avait toujours remarqué et c’était toujours plaisant à observer. Ils n’avaient jamais été proches et il y avait sûrement peu de chance pour qu’ils le soient désormais, mais au final, ils côtoyaient le même établissement voire le même étage privé, réservé à leur famille. Ils étaient quelque peu obligés de se rencontrer. Cela dérangeait bien plus Lestat qu’elle-même à dire vrai. Elle n’avait jamais été gênée ou dérangée de sa présence. Quand il la cherchait bien évidemment c’était moins plaisant, et encore il fallait qu’il la pousse dans ses retranchements pour qu’elle ne supporte pas ça. Parce que, en tant que Bathory, elle supportait ses sarcasmes ou ses remarques, simplement parce qu’elle était consciente de ce qu’elle était et elle ne se leurrait pas sur sa tare plus qu’évidente en tant que Bathory. Mais l’esprit elle l’avait. Elle n’était nullement contre les actes vampiriques dénués d’humanisme. Ce n’était pas parce qu’elle était ce qu’elle était qu’elle cherchait à ce que sa famille fasse de même qu’elle. Pas le moins du monde. Elle préférait de loin les membres de sa famille qui ressemblait à Lestat plutôt que ceux qui ressemblaient au frère cadet de celui-ci qu’elle trouvait quelque peu pitoyable à chercher à ressembler à un humain. Il avait les capacités et surtout il pouvait sans souci être un illustre Bathory. Et à la place il préférait se plaindre de sa condition, refuser de tuer des humains en cherchant désespérément à faire partie de ceux –ci et à quitter sa condition de sang pur. Pour quelles raisons elle n’en avait pas la moindre idée, mais cela la répugnait de contempler un être aussi supérieur vouloir devenir aussi inférieur. Elle, y ressemblait de plus en plus mais elle ne l’avait pas cherché et elle ferait n’importe quoi pour pouvoir échapper à cette emprise psychologique et redevenir une Bathory à part entière. Mais son corps ne voulait pas. Il refusait catégoriquement toute once de sang. Elle se répugnait elle-même mais elle ne savait pas du tout comment remédier à tout ça. C’était impossible, sans en comprendre la raison. Alors cet être qui voulait juste être humain par choix… Cela lui déplaisait et lui donnait l’envie de lui remettre les idées en place ! Mais ce n’était pas le moment de penser à tout ça. D’ailleurs son esprit quitta ces réflexions personnelles lorsque la voix de son cousin s’éleva dans le silence absolu de leur étage. Elle se tourna vers lui pour le regarder davantage lorsqu’elle réalisa clairement ses paroles. Elle comprenait. Sincèrement, et malgré le peu d’estime que Lestat avec pour elle, elle comprenait. Leur race se relâchait et elle non plus n’avait jamais vraiment compris pourquoi Elizabeth avait choisi de faire de sa demeure une institution qui accueillait les être humains. Surtout qu’Elizabeth était quasiment comme Lestat : elle était une figure représentative et importante de la famille Bathory. Elle incarnait le respect et presque la vénération. Personne ne s’opposait vraiment à elle dans la famille, même pas Lestat pour qui cette situation de cohabitation relevée avec les humains l’insupportait de manière presque palpable. D’ailleurs, le fait qu’il en devienne le directeur l’avait fortement surprise, quand on connaissait ses penchants peu compatibles avec cette cohabitation. Mais ses choix ne la concernaient pas. Elle-même avait pris refuge dans cette demeure qui lui servait de points de repère. Son cousin était persuadé qu’elle ne pouvait pas comprendre quelqu’un comme lui, et pourtant, en tant que Bathory elle le pouvait. Mais elle n’avait pas l’envie de commencer à lui expliquer de long en large ce fait établi pour elle. Dans sa tête, elle n’était qu’un déchet presque au même rang que les humains. Elle le savait, elle respectait son choix, elle n’était juste pas totalement d’accord.

    Elle le regarda partir vers la rangée et l’observa prendre un autre livre encore. Elle le regarda utiliser de ses pouvoirs de sang pur. Elle le trouvait très imposant là comme ça. C’était bizarre comme sensation. Depuis qu’elle avait eu son petit souci, gros souci si on voulait être sincère, elle n’avait plus vraiment côtoyé de sang pur de manière régulière simplement parce que sa famille l’avait rejetée et qu’ensuite elle s’était retirée. Mais là depuis qu’elle était dans cette école, elle voyait quand même Lestat de manière régulière et elle aimait ce côté vampire de sang pur qui ressortait de lui. Elle l’observa revenir vers lui et elle le regarda, après avoir jeté un coup d’œil au titre du livre. Etrangement cela ne concernait plus la famille Bathory comme les précédents ouvrages. Elle fut quand même surprise de la conversation presque normale que celui-ci avait avec elle. Elle s’attendait quand même fortement à être rejetée et même qu’il la force quelque peu à sortir de la bibliothèque. Mais contre toute attente, il lui parlait. Pas beaucoup mais déjà rien que ça était surprenant le concernant et vis-à-vis d’elle. Elle apprécia quelque part même si elle ne relèverait nullement ce fait.


    “ Je suis totalement d’accord, cher cousin.”

    Elle le regarda alors qu’il la regardait également, sûrement clairement pour la première fois depuis qu’elle était entrée dans la bibliothèque. Il n’était pas vraiment le genre à lui accorder beaucoup d’importance. Elle en avait tout à fait l’habitude. Cela ne la dérangeait pas plus que ça. Après tout elle ne se vexait pas rapidement. Heureusement parce que vu les remarques ou autres qu’elle se prenait depuis qu’elle était telle qu’elle était actuellement, elle avait de quoi mettre un terme à sa vie. Mais elle préférait encore porter ce fardeau plutôt que de choisir la facilité qui serait une bonne chose pour beaucoup de sa famille pourtant. Elle prit quelques secondes avant de répondre à l’interrogation de son cousin, sans chercher à lui mentir, elle ne voyait pas l’intérêt et contrairement à beaucoup, elle n’avait rien à cacher vraiment. Tout le monde connaissait son secret dans la famille quasiment.

    “ Je dois bien avouer que je cherchais un peu de calme car côtoyer tous ces etres, humains, qui n’ont pas la moindre idée de ce qui se trame vraiment dans nos murs me rend quelque peu irascible. Notre incompétence face à ce qu’il s’est passé ne me plaît guère. Regarder autour de nous ne nous apporte rien et nous rend juste bien plus susceptibles à des penchants violents pour assoiffer notre besoin de savoir. Cela me déplaît grandement. Mais ne pas savoir qui s’est joué de nous, de notre clan, me rend encore plus malade.”

    Elle prit quelques secondes avant de regarder Lestat de manière différente. Elle était sérieuse et pour une fois elle souhaitait qu’elle le voit de cette façon et qu’il mette un peu de côté son animosité, qui se traduisait plus par de l’indifférence à son égard.

    “ Laisse-moi t’aider. Je connais ton indifférence à mon sujet, cela n’est point nouveau et tu ne cherches pas à la cacher. Mais au vu de ce qui se passe ici, dépasse celle-ci et ton irrespect me concernant pour qu’on puisse avancer dans cette affaire. C’était ma cousine aussi, c’était une Bathory, et qu’on nous ait eu aussi facilement n’est pas du tout en notre faveur.”

    A la pensée de ce corps inerte, sans vie, et ce sang, l’odeur et l’envie de se nourrir revint fortement à la charge et elle ne put s’empêcher d’être bien plus réceptive à l’odeur de son cousin et à ses effluves sanguines qu’elle pouvait percevoir émanant de lui. Son regard s’arrêta une fraction de seconde sur ce cou délicat et cette jugulaire qui sera croustillante sous ses dents. Son regard devint rouge carmin, mais elle le détourna rapidement et reprit possession d’elle. Tout ceci n’avait duré qu’un temps infime qu’un humain n’aurait pas perçu, mais bien sûr Lestat n’était pas humain et surtout il était un des vampires les plus puissants de cet établissement. Mais elle fit comme si de rien n’était et elle prit le second exemplaire que son cousin avait déjà lu pour en regarder le titre de manière plus insistante et de voir la trame dans laquelle ses recherches allaient se lancer. Elle n’avait pas envie de revenir au sujet de ses tares. Elle les connaissait et elle savait très bien ce qu’il en était. Pas besoin de lui rappeler. Elle lit rapidement, en quelques secondes, plusieurs pages, avant de revenir à Lestat.

    “ Dis moi clairement ce que tu cherches et je t’aiderai à peaufiner la liste et à élargir les suspects potentiels.”

Revenir en haut Aller en bas

Investigation [ Ebeline Bathory ] 830772sa
Lestat Bathory

Lestat Bathory

Messages : 157
Date d'arrivée : 07/05/2010

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 1345 ans
¤ Métier: Directeur
¤ Connaissances
:

Investigation [ Ebeline Bathory ] Vide
MessageSujet: Re: Investigation [ Ebeline Bathory ]   Investigation [ Ebeline Bathory ] EmptyMer 5 Jan - 18:52

    Les liens familiaux étaient si complexes dans leur société, et bien plus encore lorsqu’il s’agissait d’une famille de sang-pur aussi rigoriste que la leur. Leur système de piété ou même celui de concubinage ne présentait aucun aspect similaire à celui des humains, et comme c’est le cas pour beaucoup de faits opposés, deux mondes qui ne peuvent se comprendre. L’inceste, relation commune chez les vampires était absolument inenvisageable et répugnante chez les mortels, cependant tout ne tournait qu’autour de la contiguïté génétique dans les deux cas. Ainsi fallait-il être aliéné pour vouloir détailler les degrés de parentés chez les Bathory, chose beaucoup trop complexe pour être établie. Ainsi, Ebeline était sans doute plus qu’une simple cousine, officieusement parlant. Officiellement, elle n’était plus depuis quelque temps qu’une galbe indécise dans leur machiavélique fratrie, dont la présence ou l’absence importait peu de monde. Son avis ? Seuls les membres les plus influents et qui avaient fait leurs preuves à travers les âges étaient questionnés sur les sujets importants. Si la demoiselle ne s’était pas écartée de l’éducation qui lui avait été donnée, elle l’était à présent bien trop de l’âme et des coutumes consubstantielles de leur auguste espèce. Ironie qu’il en soit tout l’inverse pour Lestat, lui dont les agissements avaient été maintes fois vitupérés lorsqu’il était plus jeune, puisqu’il se refusait à suivre le conformisme familial et désirait être une unicité. Il avait en revanche accrue sa cruauté et sa fertilité à honorer le démon qu’il était. L’expérience et la notoriété qu’il s’était construite avec le temps suffirent à le propulser à un rang prépondérant de leur hiérarchie dont il tira le respect des siens. Altier de son patronyme, il était impossible d’en douter, mais il était le seul maître et artiste de sa vie, raison pour laquelle il aimait à voyager en sa seule compagnie. Que l’on se fasse unique et excentrique, il pouvait le concevoir, mais que l’on cause la perte de sa flamme luciférienne, était impossible. La sylphide était suffisamment âgée pour prendre ses propres décisions, là n’était pas le rôle de son cousin que de se faire pédagogue pour des mœurs qu’elle se devait de connaitre depuis longtemps. Jamais il n’avait tenté de comprendre la situation dans laquelle elle se trouvait, chacun d’eux avait leurs problèmes et l’existence d’autrui ne lui inspirait aucun intérêt. S’il s’octroyait le divertissement de la tourmenter sur le sujet, ils ne l’avaient jamais abordé avec sériosité. En dépit de la rancune que beaucoup lui témoignaient, cela n’empêchait pas Ebeline de se sentir tout autant concernée par la récente mort d’une sang-pur, voire de ressentir de la culpabilité.

    Lestat l’observa tout le long de son discours, ses moindres mimiques, la moindre nitescence au cœur de ses iris fut analysée et secrètement interprétée. Un fait était avéré : elle était très faible. Si elle semblait en forme aux yeux des autres espèces, elle ne pouvait tromper ses homologues. L’aura qu’elle dégageait était précaire, en grande carence énergétique. Depuis combien de temps ne s’était-elle donc pas sustentée ? Un jour, sa vésanie s’emparerait d’elle et la conduirait à commettre un incommensurable génocide, ou alors, la famine aurait raison de sa vie et elle périrait d’une façon si absurde que sa mort demeurerait dans les annales. A y réfléchir, elle constituait elle-même un danger pour les autres étudiants, et méritait que l’on garde un œil sur elle. Plus aucune bévue n’était tolérable, il se devait de redoubler de vigilance. Soudain, il remarqua un changement dans l’émotivité physionomique de son interlocutrice. Une volonté désaxée régnait en ses prunelles, comme la preuve de la sincérité de ses dires. Elle semblait tout autant déterminée qu’il ne l’était pour retrouver les coupables de cette immondice, et ils n’étaient sans doute pas les seuls dans cette quête de vérité. La teinte écarlate que prirent ses iris fut un nouvel indice sur les conditions psychologiques de la jeune femme qu’il sentait beaucoup trop atteignable. Il eut un frêle froncement de sourcils, se donnant un peu plus d’austérité lorsqu’elle s’empara de l’un des livres présents sur l’écritoire, allégorie à une incursion dans ce qu’il considérait être des affaires personnelles. Il n’avait nul besoin d’une quelconque aide pour mener à bien ses résolutions, là n’était pas le souci qu’il s’agisse d’Ebeline ou de quelqu’un d’autre, mais il agissait toujours en solitaire. Dans un élan indécemment naturel, il lui retira l’ouvrage des mains et le reposa parmi ses congénères sur la table, avec la suavité exacerbée qui le caractérisait parfois.


    « Commence par aider ta propre personne avant de t’émouvoir pour le sort des autres. »

    Qu’ils soient en période de guerre ou de paix, la sensibilité de Lestat n’était jamais affectée par les circonstances, aussi émouvantes pouvaient-elles être. S’il était devenu ce qu’il est aujourd’hui, c’est en ne divergeant jamais de ses propres mœurs, ce n’était malheureusement pas la ténacité de la demoiselle qui viendrait à bout de cette immortelle marotte. Même si Séraphine désirait l’aider, sa requête aboutirait négativement, il ferait cavalier seul dans cette aventure. Sans plus attendre, il disparut à nouveau au détour d’une allée pour en parcourir plusieurs couloirs, et s’emparer de quelques divers ouvrages qu’il vint ranger avec les précédents. Ses chrysolithes lorgnèrent l’être pur, ou supposé, qui se trouvait non loin de lui, et après de longues secondes d’un silence mortel, fit quelques pas jusqu’à elle. Il se stoppa lorsqu’il en fut proche, très proche, et planta son regard dans le sien, légèrement penché sur elle en raison de leur différence de taille. Le dos de ses phalanges caressa la joue d’albâtre de la succube, non pas dans une lubie de tendresse exprimée, mais plutôt dans un geste de quasi-miséricorde. Son phonème se fit mielleux, presque susurrant comme s’il venait à lui confier un secret.

    « Regarde-toi, ma pauvre cousine… Tes cernes sont l’apparat de ton asthénie, même ton halo de Lucifer te trahit… » Ses doigts glissèrent jusqu’aux lippes d’Ebeline pour les entrouvrir, puis son index effleura la pointe de sa canine. « Depuis combien de temps ces armes n’ont-elles pas rempli leur fonction… Ton corps vocifère sa haine, et toi, tu l’assassines lentement… » Il retira ses doigts et laissa son regard muer en un pourpre rutilant. « Vois-tu, Eby, avant de te mettre en quête du tueur de notre cousine, pense à ne pas devenir ta propre meurtrière… ».

    Sur ces mots, il rompit tout contact et revint à son activité principale de la soirée. Il se mit à nouveau assis et s’empara de la liste qu’il avait précédemment rédigée et dont les références méritaient que l’on s’y intéresse. Tout en se concentrant sur le livre encore ouvert face à lui, il reprit la parole avant que la sylphide ne le fasse, pour sans doute venir contre argumenter son discours.

    « Ce n’est pas seulement de toi dont il s’agit dans cette décision. Je n’ai confiance en personne, et tu connais comme moi ce vieil adage : l’on est jamais mieux servi que par soi-même. »
Revenir en haut Aller en bas

Investigation [ Ebeline Bathory ] 830772sa
Ebeline Ayo/Bathory

Ebeline Ayo/Bathory

Messages : 79
Date d'arrivée : 14/06/2010

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 1024
¤ Métier: Etudiante
¤ Connaissances
:

Investigation [ Ebeline Bathory ] Vide
MessageSujet: Re: Investigation [ Ebeline Bathory ]   Investigation [ Ebeline Bathory ] EmptyMer 5 Jan - 20:58

    Il était difficile de faire face à ce besoin de sang. Elle était constamment dans cette ambivalence entre sa vraie nature, la vampirique, celle qu’elle voulait être, celle qui au fond la représentait le mieux, et cet attachement idiot et pourtant éternel à cet humain qu’elle avait littéralement tué et qui la hantait. Après autant d’années, elle avait bien compris évidemment ce qui la faisait être dans cet état, mais ce qu’elle n’arrivait par contre pas à contrôler ni à gérer, c’était ses réactions quand une once de sang entrait en contact avec ses veines. Elle avait faim. Elle le sentait, son corps affaibli de sang pur réclamait à corps perdus du sang frais. Même ces pseudos palliatifs pour vampires elle ne les digérait pas. Cette barrière psycho-somatique la détruisait, elle en était clairement consciente mais elle ne pouvait rien y faire. Si quelqu’un avait une solution, elle la prendrait sans hésiter. Enfin, elle était persuadé que ce serait aussi simple que ça, mais peut-être se leurrait-elle et peut-être n’arriverait-elle pas au fond à accepter cette solution. Se punissait-elle inconsciemment ? Elle ne le ressentait pas comme ça pourtant. Mais les années s’étaient écoulées et à force de penser à sa condition, elle avait fini par finalement se perdre dans ce qui était vrai et ce qui avait vraiment fait d’elle ce qu’elle était actuellement. Le temps avait passé mais cela ne changeait rien à la difficulté que cela était de vivre dans ces conditions. Elle tolérait bien plus les humains et les côtoyaient énormément simplement parce qu’au fond, il n’était pas tellement que de la nourriture à ses yeux. Et pourtant, dans ces moments de perdre de contrôle, elle ne les voyait que comme des paquets de sang sur lesquels elle avait clairement envie de se jeter. Sa nature véritable n’avait pas du tout disparu et son esprit de sang pur était tellement présent qu’elle pouvait sentir le sang des humains couler dans sa bouche sans même y avoir vraiment gouté. Elle voyait distinctement leur pouls… Oh oui combien ne fois n’avait-elle pas eu envie d’enfoncer ses crocs dans de la chair fraiche. Mais c’était toujours suivi de nausées, de malaise et d’une envie de violence qu’elle était obligée de contenir, ce qui était plus facile dans cette Académie car elle s’isolait dans sa chambre simplement. Parfois cela s’arrêtait juste aux malaises, qu’elle camouflait aux yeux des autres en prétendant être une petite nature. S’ils savaient… Parfois elle en avait marre de sa condition et elle avait envie de mettre un terme à tout ça, mais alrs ce serait clairement répondre aux attentes des personnes de son clan et elle préférait faire face et affronter sa condition, comme une Bathory qu’elle était, avec sa fierté et son intention de s’en sortir et de prouver qu’elle valait encore quelque chose. C’était bien sûr difficile à faire mais jusqu’à présent elle s’en sortait très bien. Même si cette ambivalence lui pesait de plus en plus avec le temps, au fur et à mesure que son corps réclamait de plus en plus de sang. Leur fonctionnement après tout était bien différent de celui des humains : ce n’était pas parce qu’ils mangeaient moins que leur faim diminuerait. C’était bien sûr le contraire chez les vampires. Moins ils buvaient de sang, plus ils en avaient besoin pour survivre.

    Mais sa condition, sa petite personne, et tout ce qui s’y rapportait n’avait pas lieu d’être en ce moment. Elle avait besoin de découvrir ce qui se cachait sous ce meurtre. Elle voulait comprendre ce qui se tramait et qui pouvait être assez puissant pour tuer un semblable devant leur nez. Elle voulait aider Lestat, sincèrement, et avancer bien plus vite que ce qu’ils n’avançaient actuellement. Elle était déjà surprise que Lestat lui parle autant mais il y avait peu de chance que ça dure. Peut-être estimait-il que tous es sangs purs étaient dans le même bateau face à ce drame, et que cela suffisait à lui parler un peu. Elle n’allait pas tellement s’en plaindre ni même vouloir que cela s’arrête. Mais si elle ne se leurrait pas sur elle-même, ce n’était pas pour se leurrer sur les autres. Cela serait purement ridicule.
    Le livre qu’elle lisait lui fut rapidement enlever des mains et remit à sa place. Lestat était de retour. Les paroles qui accompagnaient ce geste vérifiaient cette pensée. S’aider elle-même ? Oui elle savait très bien qu’aux yeux de son clan, son état n’était du qu’à elle-même. Elle pouvait les comprendre. Ce n’était tellement pas évident d’accepter qu’un sang pur se rende esclave d’un sentiment si humain. Elle-même avait mis très longtemps à le reconnaitre et encore plus avant de l’accepter, et elle n’était même pas sûre que ce soit encore vraiment complètement digéré. Ce qu’elle n’aimait pas c’est que cette comparaison la renvoyait à Marius, et pourtant elle n’était pas du tout comme lui, loin de là ! Mais elle ne pouvait pas trop en demander à son clan, d’ailleurs elle n’attendait rien d’eux. Ils n’étaient pas compréhensifs et surtout personne n’avait cherché à l’aider à part en lui mettant des humains sous le nez pour pouvoir réaliser un massacre. Mais l’idée d’un bain de sang, à part lui rappeler la cause de son état, n’entrainait rien d’autre.

    Elle regarda Lestat disparaitre de nouveau dans ces rangées d’ouvrages monumentaux qui ornaient cette sublime bibliothèque, immense, qui ne comprenait pourtant que les volumes concernant les sangs purs qu’ils étaient. C’était incroyable de voir tout ce que recelait leur histoire. Elle n’en connaissant évidemment pas tous les aboutissants car elle n’avait jamais vraiment pris le temps de les lire. Il y en avait tellement mais elle n’avait pas encore fini sa vie, ce qui lui restait à lire serait lu avant que la mort ne vienne la chercher, même si elle la faisait arriver plus vite que l’habitude que cultivait son rang. Son cousin revint après un instant court avec des nouveaux volumes, tout aussi importants que les deux premiers, qui se retrouvèrent sur la pile. Elle observa les titres croisant un peu les bras en essayant de chercher où son cousin voulait vraiment en venir avec toute cette lecture. Ce n’était pas parce qu’il ne voulait pas de son aide qu’elle ne pouvait pas se lancer, elle aussi, dans une recherche personnelle. Bon, elle n’avait pas vraiment d’idées d’où commencer. Peut-être devrait-elle se cibler, elle, sur les habitants de cette demeure, les côtoyant énormément. Après tout, leurs murs comprenaient un chasseur de vampires, ce qui n’était pas tellement rien et c’était la première personne qu’elle avait fixé, entre autre, lorsqu’ils avaient découvert le drame. Mais il lui était apparu tout aussi surpris qu’eux. Mais cela ne voulait rien dire, tout le monde était suspect. Même si c’était difficile à croire qu’un de leur clan aurait pu faire ça et inscrire une telle phrase faite de sang. Mais qui sait… Les conflits de sang pur étaient parfois bien au-delà de ce qu’on pouvait imaginer. Il lui fallait rapidement un point pour commencer ses recherches sinon elle se perdrait de nouveau dans des pensées qui deviendraient floues et embrouillées.

    Son regard se posa sur son cousin qui la regardait, bien que pas directement, mais assez pour qu’elle le remarque. Elle ne détacha pas son regard de lui durant les longues secondes de silence et elle l’observa approcher d’elle décroisant ses bras. Il s’arrêta non loin d’elle, voire même très près d’elle. Plantant son regard dans le sien, elle en fit de même en relevant un peu la tête et sans difficultés, plongea son regard dans celui de son cousin. Cette proximité n’était sûrement pas un signe positif venant de son cousin mais elle n’exprima aucune réaction de peur, de gêne ou encore de malaise, parce que ce n’était pas le cas. Elle n’était pas tellement intimidée par Lestat. Elle savait ce qu’il représentait, mais elle ne comptait nullement se rabaisser. Elle n’avait jamais eu peur de ses semblables. Pourquoi ressentirait-elle cela ? Le geste sur sa peau froide et blanche fut surprenant, bien qu’elle savait pertinemment que ce n’était nullement de la douceur ou même de la gentillesse. Elle ne détourna pas son regard et attendit la suite. Son état était bien plus que visible pour les siens. Son regard ne put se retenir de perdre son éclat pour s’assombrir lorsqu’il toucha une de ses canines, après avoir entre-ouvert ses lèvres. Le mordre… C’était la pensée prégnante qui occultait toutes les autres de son esprit. Elle voulait du sang…Son sang, si pur, si savoureux, si interdit. Celui des humains était le meilleur mais celui d’un sang pur avait quelque chose d’unique. Mais, bien sûr, elle ne fit rien. Combien de temps ? Elle le savait mais elle préférait ne pas s’en rappeler tellement c’était déplaisant à se remémorer. Mais c’était assez pour ne pas craquer en cet instant.

    Elle le regarda repartir à son occupation première et elle écouta la suite de ses paroles qui vinrent avant qu’elle n’ait eu le temps de se retourner. Elle se reprit clairement, laissant son regard reprendre sa teinte initiale et elle s’approcha du bureau..


    “Je sais que c’est comme ça que tu fonctionnes, mais tu ne peux pas m’en vouloir d’avoir essayé de retirer un peu de tes pensées sur le sujet.”

    Elle agissait comme si tout ce qui la concernait ne l’avait pas atteint. C’était vrai et faux à la fois. Cela faisait tellement longtemps maintenant qu’elle avait l’habitude de sa condition. Mais l’entendre de cette façon, de la bouche de son cousin, ne l’aidait pas tellement même si contrairement à d’habitude, il n’avait pas été très loin dans la cruauté dont il était capable. Il avait juste fait ressortir le côté pitoyable de son état. Mais ça, elle partageait l’opinion générale sur le sujet.

    “En attendant, j’ai besoin que tu m’aides à faire mes propres recherches. Cela fait maintenant des années que je me supporte et me gère toute seule. Je n’ai plus tué personne depuis très longtemps et ça ne risque pas d’arriver maintenant. Je suis pitoyable mais j’ai un contrôle sur moi-même qui est au point. J’ai donc autre chose à faire, en cet instant, que m’attarder sur ma petite personne. Que tu ne veuilles pas d’aide, je l’accepte, mais moi j’en ai besoin. Je veux découvrir ce qu’il se passe mais, je ne sais pas par où commencer.”

    Elle le regarda. Elle était tout autant déterminée que précédemment. Elle savait très bien que tout ce qu’il avait dit précédemment était vrai. Mais il n’était pas question d’elle, ni même de la façon dont la voyait son cousin. Il fallait avancer et vite, pour ne pas se retrouver devant un autre meurtre d’un sang pur et qu’ils aient l’impression d’avoir de nouveau été poignardé en traitre. Pour elle, c’était un point sur lequel son esprit pouvait s’attarder encore et encore, lui évitant ainsi que s’attarder sur sa faim ou sa personne. Elle savait que ça allait lui prendre du temps et c’était parfait. Mais pour ça elle avait besoin de l’aide de son cousin. Elle avait peu de chance d’obtenir clairement celle-ci mais qui ne tentait rien n’avait rien.

    ”Oh d’ailleurs, pour faire un peu pencher la balance en ma faveur, je ne compte pas te laisser tranquille tant que je n’aurai pas un point sur lequel me concentrer, autre que ta liste qui titille mes pensées, et tes différentes lectures.”

    Elle s’était d’ailleurs rapprocher assez du bureau pour pouvoir regarder plus clairement cette fameuse liste. Il fallait dire qu’ils avaient une vue à toute épreuve en tant que sang pur. Mais cela ne l’aidait pas clairement à avoir la trame de ses pensées. Bien sûr, elle n’avait pas vraiment menacé sérieusement Lestat. Ca serait idiot. Disons que c’était plus une légère touche d’humour. Elle n’avait aucune chance contre lui. Enfin, elle savait qu’elle pouvait tenir, mais sûrement pas très longtemps vu sa condition et vu la force de son cousin. De toute façon, le but de la manœuvre n’avait pas été d’user de force, juste peut-être de l’exaspérer au point qu’il lui révèle peut-être quelque chose… On pouvait espérer !


Revenir en haut Aller en bas

Investigation [ Ebeline Bathory ] 830772sa
Lestat Bathory

Lestat Bathory

Messages : 157
Date d'arrivée : 07/05/2010

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 1345 ans
¤ Métier: Directeur
¤ Connaissances
:

Investigation [ Ebeline Bathory ] Vide
MessageSujet: Re: Investigation [ Ebeline Bathory ]   Investigation [ Ebeline Bathory ] EmptyJeu 6 Jan - 20:43

    Avant de trouver un sens à l’existence d’autrui, il fallait être en mesure d’en trouver un pour sa propre vie. L’équilibre du monde ne pouvait être stable sans que le nôtre le soit, comment pouvait-on escompter vaincre l’univers s’il était impossible de lutter contre soi-même. Etre suffisamment puissant pour prendre sa vie en main, fait indubitable qui dissociait les forts des faibles, celui qui devenait maître de son destin pouvait être un démiurge, le monde au creux de sa main. Lestat était son propre dieu, sa croyance en sa matoiserie et son despotisme en faisait un dévot à sa propre confession. Nul n’ébranlerait son outrecuidance, il avait depuis longtemps décrété que nulle âme, de ce monde ou de l’autre, n’influencerait sa destinée. Cette période d’accalmie dans laquelle il s’évertuait à remplir ses responsabilités de directeur n’était que temporaire, et un jour, il le savait, lorsque tout ceci serait terminé, ce sera comme si rien ne s’était produit. Son histoire reprendrait la symbiose de ses marottes délaissées, et il garderait de cette expérience de fades réminiscences d’un temps perdu. Il en venait même à penser que son intelligence régresserait s’il continuait sur cette lancée et qu’il deviendrait aussi inepte que ces races inférieures souillées d’humanité. Ces mortels parvenaient même à maculer la pureté de sa lignée, mais que seraient les générations futures… Fallait-il s’en soucier ? Peut-être qu’un jour viendrait où s’hydrater de l’opium de ces individus génétiquement létaux deviendrait immorale, après tout, ce ne serait que la kyrielle des circonstances de plus en plus dégradantes dans laquelle les vampires se plongeait. Si l’on désirait partir plus loin de l’absurde, peut-être seraient-ce eux, les démons, qui les craindraient et deviendraient leur nourriture ? Comment pouvait-on sombrer plus bas dans l’idiotie… Le sang-pur frotta son front de l’extrémité de ses doigts, exaspéré par ses propres pensées qui n’étaient pas sans s’inspirer de l’opprobre que provoquait parfois Ebeline. Indirectement, elle parvenait à le commotionner des immondices qu’il pouvait constater, et n’était pas la seule dans ce cas, son frère Marius était sans aucun doute la plus belle fertilité en terme de traumatisme. Décidemment, cette famille ne cesserait de lui en faire voir de toutes les couleurs, et l’éternité lui promettait que cela ne prendrait pas fin de si tôt.

    Le quidam ne redressa la tête que lorsqu’il entendit le clairon de sa cousine se manifester à nouveau, et pour cette réplique, il le lui accordait, elle avait raison. L’élan opportuniste dont elle avait fait preuve en le voyant tant affairé était tout à son honneur, mais il allait lui falloir bien plus de dextérité si elle désirait lui subtiliser une quelconque pensée. Puis, voilà qu’elle invoqua un fait à la fois surprenant et indéniable… Si elle ne lui apporterait aucun bénéfice dans son investigation, lui en revanche, lui serait d’un précieux accompagnement. Dubitatif à ces tirades, il fut partagé entre outrage et goguenardise. Comment pouvait-elle songer mener à bien une telle enquête si elle ne trouvait même pas le sentier à emprunter par ses propres moyens ? Si elle voulait avoir une chance de s’en sortir, il faudrait qu’elle se fasse sa propre réflexion et qu’elle n’imagine pas compter sur sa clairvoyance à lui. La situation lui parut tellement ironique qu’il ne put s’empêcher de rire à gorge déployée au nez et à la barbe de la belle sylphide. Un avant bras appuyé sur l’accoudoir de son siège, il ne riposta pas lorsqu’il vit ses œillades en direction de ses récents écrits : il n’avait rien à cacher et de toute façon, les notes qu’il avait prises ne lui indiqueraient en rien ce qu’il avait en tête. Il devait cependant admettre qu’elle avait du caractère et une détermination sans faille, mais il doutait que cela soit suffisant… Il eut pourtant une nouvelle preuve de cette dite résolution lorsque son interlocutrice reprit la parole pour le confronter à un… Ultimatum ? Il aurait réellement tout vu et tout entendu ! La famine devait lui avoir endommagé les neurones pour faire du chantage à Lestat qui, bien malgré la colère que cela aurait pu engendrer, reprit un air brillamment indifférent. Et pour appuyer son impassibilité, se contenta de se saisir de l’un des ouvrages sur l’écritoire et de l’ouvrir pour y effectuer une recherche silencieuse. Avec une grande quiétude, il tourna plusieurs fois les pages, prenant le temps de lire et parfois notes d’informations qui restèrent codifiées pour sa seule compréhension. Alors qu’il semblait totalement plongé dans ses réflexions, dans l’ignorance de la compagnie forcée de son homologue sang-pur, sa voix rauque s’adressa à elle.


    « Connais-tu l’histoire d’Ervin Bathory ?... » N’attendant aucune réponse, il fit un geste de l’index et du majeur accolés, un livre se manifesta, quittant ses congénères il alla se loger dans les bras d’Ebeline. La couverture obsolète et partiellement perforée laissait difficilement deviner son titre, mais témoignait de l’ancienneté de l’ouvrage. « Prends le temps de la lire, je suis persuadé qu’elle te rappellera quelqu’un. »

    Lui apportait-il réellement son aide ? Lestat n’avait pas pour habitude d’être aussi généreux, et elle ne ferait pas exception à la règle. Ervin, personnage mythologique qui se trouvait être l’un de leurs oncles éloignés eut une mésaventure semblable à celle de la demoiselle. Sang-pur, un étrange phénomène l’empêchait de se sustenter convenablement. Jusqu’alors, tout le monde ignore encore pourquoi, mais son organisme rejetait la moindre goutte d’hémoglobine. Bien ironique situation qu’il soit contraint de se rendre malade à chaque repas pour survivre à cette maladie. Dans son récit rédigé à la première personne, et directement par le concerné, donc autobiographique, il contait son calvaire quotidien et prétendait avoir trouvé le remède à ses maux. Cette panacée dont il était totalement obsédé semblait miraculeux, mais aussi dangereux et terriblement obscur. L’histoire de leur oncle était rarement abordée, le directeur se souvenait en avoir entendu parlée par inadvertance d’une discussion de ses aïeux, alors qu’il était bien plus jeune. Curieux, il avait été vérifier les dires ouïs et s’était renseigné à son sujet, comme sur bien d’autres épopées. Il patienta donc, le temps qu’il fallut pour que sa cousine ait parcouru le livre jusqu’à la fin. Puis, lorsqu’elle s’apprêta à parler, il la devança, toujours le nez plongé dans ses recherches.

    « Le nom de cet antidote est tenu secret tout au long du livre, il ne fait qu’en parler par d’innombrables périphrases. Ce n’est qu’à la dernière page de l’ouvrage, que nous sommes libérés de notre curiosité et qu’il nous dévoile son savoir… » Il ferma les yeux, la tête légèrement penchée sur son côté droit. « Mais comme tu as pu le constater, cette page a été arrachée. Ainsi, nul n’a jamais su quel était ce remède. Certains disent que ce sont les membres de notre famille qui s’en sont emparée, d’autres encore prétendent que c’est Ervin lui-même, pris de folie, qui en priva son récit. Quelle que soit la version donnée, une chose est certaine : cette page est cachée quelque part dans notre demeure, ici-même. » Il s’accouda à la table et appuya son menton contre son poing fermé, prenant un air égocentrique. « Vois-tu, tu aurais plus d’intérêts à chercher cette feuille que de trainer dans mes pattes. » Ses prunelles se plantèrent sur Ebeline. « Je me fiche totalement que tu entreprennes tes propres recherches, nous ne sommes pas dans une compétition. En revanche, c’est toi qui risques fortement de le regretter si tu t’avises de m’ennuyer, et crois-moi, je n’aurais nul besoin d’user de la force pour t’en dissuader. Te confronter à ta pitoyable condition suffira amplement… »

    Préventif mais en aucun cas agressif dans son comportement, Lestat estimait qu’il n’avait pas le temps de s’amuser avec elle. Mais s’il devait aller jusqu’à la mettre en souffrance, il n’aurait aucune hésitation…
Revenir en haut Aller en bas

Investigation [ Ebeline Bathory ] 830772sa
Ebeline Ayo/Bathory

Ebeline Ayo/Bathory

Messages : 79
Date d'arrivée : 14/06/2010

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 1024
¤ Métier: Etudiante
¤ Connaissances
:

Investigation [ Ebeline Bathory ] Vide
MessageSujet: Re: Investigation [ Ebeline Bathory ]   Investigation [ Ebeline Bathory ] EmptyDim 9 Jan - 21:32

    Menacer Lestat n’était nullement quelque chose qu’elle avait pensé à faire sérieusement. Cela ne servait strictement à rien de menacer l’autorité suprême de cette maison. Et puis ça ne lui apporterait rien. Elle cherchait juste son aide provisoire pour pouvoir coincer le meurtrier car elle ne supportait pas la situation d’incertitude actuelle. Mais vu qu’il ne voulait pas son aide, elle avait peu de chance d’avoir la sienne. Elle le savait très bien. Elle avait juste demandé, dans la foulée, pour une fois que Lestat lui parlait plus ou moins normalement et agréablement. Bon certes, il avait de nouveau ramené sa condition, mais il ne s’y était pas éternisé. Cela changeait un peu. Evidemment, ce qui s’était passé déplaisait énormément à tous les bathory de la demeure. Ils ne savaient pas si cela s’étendait aux vampires, quels qu’ils soient, vu que la victime était leur cousine. Mais ils ne pouvaient pas faire de conclusions hâtives pour le moment, tout était potentiel et tout devait être pris en compte. C’était d’ailleurs le problème, leurs champs d’investigation devaient être larges. Elle suspectait quelqu’un de leur famille. Ce Warren… Le meurtre s’était produit alors qu’il était revenu. Elle savait très bien qu’il avait été banni et qu’il pouvait très bien avoir une haine et une envie de vengeance très présente. Mais elle n’avait aucune preuve et elle devait reconnaitre que suspecter un Bathory n’était pas plaisant. Mais rien n’était à laisser de côté et elle comptait bien mener une investigation plus large concernait cet homme. Peut-être pourrait-elle découvrir les raisons pour lesquelles il était revenu. Quelque part, il n’était pas tellement lien de sa condition, pas dans le fond, mais dans l’apparence. Elle aussi était une sorte de « bannie », pas officiellement comme lui, mais de manière officieuse. Et elle aussi était revenue dans cette demeure. Mais ce n’était pas pareil pour elle. Donc elle se renseignerait tout simplement. Tout ça serait à voir par la suite. Là, elle devait d’abord rester au moment actuel, qu’elle vivait en présence de son cousin, qui était là à la regarder. Elle ne fut pas tellement surprise d’entendre son rire. Concrètement, elle n’avait pas été sérieuse et parfois, elle devait avouer que la douceur et l’humour humain la piquaient quelque peu même quand elle ne s’y attendait pas. C’était ça vivre parmi les humains, on prenait quelques habitudes. Mais elle avait une assurance. Elle ne venait sûrement pas de ces humains tous très faible. Elle était une Bathory et elle était fière de ce que cela représentait. Donc forcément, elle ne comptait pas s’écraser, même en connaissance de cause.

    Elle regarda son cousin ne pas répondre à sa demande et prendre un nouvel ouvrage pour le lire tranquillement, bien que rapidement vu leur faculté, sans lui adresser la moindre attention. Cela n’était pas grave. Au fond, elle n’était pas tellement pressée, elle était venue dans cet étage pour se détendre. Elle l’observa pendant qu’il « travaillait » en quelque sorte. Elle frôla doucement le bureau de ses doigts lentement. Ce vieux bureau, aussi vieilli que cette maison, pourtant sublime et qu’elle aimait énormément. Elle lui rappelait une époque qui n’était plus, mais toujours entretenue ici. Elle se sentait bien dans cette maison, même si elle n’était pas toujours pleinement accepter par les siens, mais cela n’avait pas d’importance, concrètement son cousin l’avait acceptée dans cette demeure, c’est tout ce qui comptait pour elle. Oh ça ne voulait strictement rien dire. C’était de toute façon en partie chez elle. Mais il aurait très bien pu la jeter dehors, ça n’aurait pas été dur pour lui. Pas le moins du monde. Mais non, elle était toujours là et elle pouvait même profiter de l’étage privé des Bathory. C’était un peu tout ce qui lui importait au final. Elle continua de l’observer. Elle n’était pas tellement étonnée qu’il ait autant de succès auprès de ses mordues ou encore des femmes en tant normal. C’était un homme magnifique, avec un charisme qui pouvait se ressentir à des kilomètres, qui ne laissait pas du tout indifférent. Personnellement, elle ne cherchait pas du tout à avoir sa bénédiction ou quoi que ce soit comme les trois quarts des femmes qui le côtoyaient. Il faut dire qu’elle avait une position peu aimante de sa part, donc heureusement pour elle car elle irait droit dans le mur. Mais elle n’avait pas besoin de lui pour savoir ce qu’elle valait. Elle avait été comme lui à une époque, elle l’était encore dans l’esprit, même si elle ne l’était plus dans la pratique. Mais en l’observant, elle pouvait comprendre ces femmes, tout en les trouvant stupides car elles n’obtiendraient jamais rien de lui. Du moins pas ce qu’elles voulaient. Peut-être sa sœur éventuellement, qui avait une certaine place à ses yeux…. Mais de là à dire qu’elle obtiendrait tout, elle n’était pas sûre.

    Elle sortit de ses pensées lorsqu’il lui adressa la parole de nouveau. Elle en avait presque oublié qu’elle attendait quelque chose de lui. Elle savait tellement qu’elle n’aurait rien que limite cela était sorti provisoirement de ses pensées. Elle fut quand même un peu surprise. Elle n’eut pas vraiment le temps de répondre avant qu’un ouvrage atteigne ses bras. Elle le regarda un moment, il était très vieilli et le temps avait fait son effet, mais quand elle l’ouvrit, il était toujours lisible. Il l’invita à lire l’ouvrage, ce que par curiosité elle fit aussitôt. Mais plus elle avança dans la lecture, plus le sérieux se dessina sur son visage. Jamais elle n’avait entendu parler de ce livre et plus elle avança plus sa lecture se fit rapide sans pour autant perdre la moindre chose que cet ouvrage dévoilait pour elle qui était en réalité dans la même situation que cet Ervin. Pourquoi n’avait-elle jamais eu connaissance de cet ouvrage ? Pourquoi ne lui avait-on jamais dit qu’il y avait une solution ? C’était plus plaisant de la voir souffrir ? Arrivée à la dernière page, son regard était de braise et sombre, voir qu’elle aurait pu éventuellement s’en sortir plus tôt lui était quelque peu fortement déplaisant mais surtout voir que la dernière page, celle dont elle avait le plus besoin n’existait plus, était inadmissible en cet instant de colère et en même temps d’espérance. Elle allait parler mais elle ne put le faire car Lestat reprit la parole. Pour la première fois depuis longtemps, elle n’était rivée que sur sa condition et elle espérait pouvoir en sortir. Mais elle n’était surtout pas en état de jouer. Elle était dans un état vampirique clair. Il n’y avait plus vraiment d’once d’humanité en elle. Elle était en cet instant une Bathory pure, en quête d’un bien que lui était du et qui était à elle. Elle le fixa de son regard rouge et elle écouta aussi attentivement que son état lui permis de le faire. Ainsi cette page était ici… elle était quelque part dans la demeure ! Elle ne comptait pas la laisser passer, cette opportunité. Elle s’était forcée à se faire une raison, à croire qu’elle ne pouvait qu’accepter ce qui lui était arrivé. Et il y avait une solution ?! Elle n’en revenait pas. C’était complètement insensé. Elle entendit clairement les menaces de Lestat, mais en cet instant elle s’en foutait royalement. Elle vint plaquer violemment le livre sur le bureau en regardant toujours Lestat.


    “Ne me sors pas ton grand jeu, je sais ce dont tu es capable. Je ne compte pas me mesurer à toi.”

    Elle n’était pas du tout d’humeur à jouer. Vraiment pas. Elle était en train de refaire le tour de la maison, elle visualisait toutes les pièces, tous les coins, elle voulait retrouver cette page ! Elle devait la retrouver ! Cet homme avait la même chose qu’elle, il la comprenait et lui aussi avait suvi les pires douleurs face à ce sang qui leur manquait cruellement. En cet instant elle était persuadée devoir la retrouver. Mais au final elle était juste complètement perdue. Elle avait une porte de sortie, mais la voulait-elle vraiment ? Et puis arriverait-elle à la retrouver ?

    “Depuis quand es-tu au courant de l’existence de cet ouvrage ? ”

    Mais surtout en cet instant, elle en voulait à Lestat. Elle lui en voulait fortement car elle le suspectait grandement de connaitre l’existence de ce bouquin bien avant sa petite visite du toujours dans la bibliothèque. Il avait l’air trop au courant pour en avoir juste pris connaissance il y a un petit temps. Et, même si elle savait pertinemment qu’on ne pouvait rien attendre de Lestat et qu’il ne faisait que ce qu’il voulait quand il le voulait, cela la mit hors d’elle. Elle avait peut-être perdu un nombre incalculable d’année en tant que paria de sa famille, son clan, les gens qu’elle respectait et qui ne la respectaient plus du tout. Elle aussi le fixait de ses prunelles sombres et rougies. Elle ne le lâchait pas du regard. Elle voulait une réponse claire ! Mais qu’est ce qu’elle en ferait en sachant que ce qu’elle pensait serait confirmé ? Qu’il connaissait son existence depuis longtemps ? Se jeterait-elle sur lui ? Lui ferait-elle payer ? non. On ne faisait pas payer à Lestat. Au final, elle ne savait plus du tout ce qu’elle attendait. Et puis, autant ne pas savoir la réponse, elle n’était pas en état de gérer une telle révélation. Elle était tellement en colère qu’elle savait qu’elle allait être en manque et qu’elle voudrait rapidement du sang et de la violence. Il fallait qu’elle s’exile dans sa chambre rapidement. Elle ne put s’empêcher de frapper le bureau avant de parler.

    ”Laisse tomber, je suis quasi sûre de connaitre déjà la réponse.”

    Elle se détourna de lui pour quitter la pièce. Elle le détestait en cet instant. Qu’allait-elle faire ? Comment allait-elle trouver cette foutue page ? Elle avait envie de renverser toutes ces étagères de bouquins. Pourquoi l’avait-on écartée de sa seule échappatoire ? En cet instant, elle s’en foutait de qui avait tué sa cousine, de qui était ce meurtrier qui rodait en ces lieux ! Qu’il vienne et elle se ferait un plaisir de le mettre en pièce ! Elle ne savait pas du tout comment elle allait se calmer. Cela faisait des siècles qu’elle n’avait pas été aussi en colère… Elle espérait pouvoir gérer ce moment. Il fallait… Sinon ce serait dangereux pour beaucoup de monde. Elle allait s’exiler dans sa chambre, y rester plusieurs jours s’il fallait, mais elle devait extérioriser tout ça rapidement avant d’exploser littéralement.

Revenir en haut Aller en bas

Investigation [ Ebeline Bathory ] 830772sa
Lestat Bathory

Lestat Bathory

Messages : 157
Date d'arrivée : 07/05/2010

~ Ame de l'occupant ~
¤ Age réel: 1345 ans
¤ Métier: Directeur
¤ Connaissances
:

Investigation [ Ebeline Bathory ] Vide
MessageSujet: Re: Investigation [ Ebeline Bathory ]   Investigation [ Ebeline Bathory ] EmptyJeu 13 Jan - 15:07

    Suave fragilité, qu’il était aisé de découvrir le talon d’Achille et d’en user à de méprisables fins. Le point névralgique de sa cousine était si manifeste que cela devenait presque trop aisé de s’en éprendre. Multiples hypothèses avaient arpenté l’esprit de l’incube lorsque son interlocutrice prit la décision de le déshonorer de sa compagnie jusqu’à ce qu’il ne décide de lui apporter sa précieuse aide, une myriade de solutions pour lui faire comprendre qu’elle ne gagnerait pas cette bataille. Il doutait que faire la grosse voix n’aurait été suffisant, cependant agrémentée d’un comportement de prépondérance, peut-être cela l’aurait-il dissuadé. L’échappatoire la plus accessible était aussi la plus violente, transpercer ses propres marbrures pour en extirper un nectar si convoité par d’autres et dont les envoûtantes effluves auraient été taquiner Ebeline jusqu’à la pléthore. Eventualité qui aurait sans doute eut raison de sa circonspection et qui l’aurait contrainte à fuir à toutes jambes si elle ne voulait pas céder à l’impensable. Cependant Lestat n’était pas d’humeur à s’amuser avec sa propre hémoglobine et à l’exhiber à une indigne, il avait donc opté pour un épilogue simple mais ô combien avilie. Il était évident qu’il connaissait l’existence de ce conte depuis des lustres, sans doute bien avant que la blonde sylphide ne soit touchée par son gêne pernicieux, il n’y avait cependant jamais porté grand intérêt. Et s’il y eut songé, se remémorant ce mal déjà expérimenté par l’un des leurs lorsqu’il avait ouïe sa déplorable situation, ce n’était pas au-dessus de sa tête que menaçait de chuter l’épée de Damoclès. Il estimait qu’une telle information de survie se méritait, ce qui lui prouvait une fois de plus qu’elle ne mettait rien en œuvre pour s’en sortir. Face à une telle mauvaise volonté, il ne pouvait rien faire et avait donc laissé les siècles s’écouler dans la plus totale insouciance. S’intéresser aux problèmes d’autrui n’était pas seulement une perte de temps, mais pouvait être une perte dans l’âme. Il y avait bien assez de labeurs à s’occuper de soi-même, c’était en se focalisant sur sa propre personne que le démon atteignait aujourd’hui une telle stature. Ebeline avait quémandé son aide ? Elle l’avait reçue, d’une manière toute autre de ce à quoi elle pouvait s’attendre. Avec ce nouvel espoir, sans doute le laisserait-elle en paix pour un certain temps, celui pour elle de constater le nombre d’année qu’elle avait perdu dans sa résignation. Et visiblement, cette nouvelle l’avait heurté droit dans sa sensibilité. Alors qu’elle semblait lui demander des comptes, lui se désintéressa de son sujet pour revenir à ses besognes, si peu concerné par son émoi, bien qu’il en était responsable. Ah, les vieux contes de famille ! Elle pouvait aisément le blâmer, mais il n’était pas le seul au courant de l’odyssée de cet oncle, si l’affabilité avait été un point d’éducation culminant dans leurs mœurs sans doute aurait elle été rapidement mise au courant, mais ce n’était pas le cas. Beaucoup d’entre eux étaient des individualistes nés, de plus, l’existence d’une telle panacée, apte à panser de tels maux pouvait être… Dangereux ? Qui sait ce dont ce remède était capable, le pouvoir qu’il léguait à celui qui le possédait. Sans doute la raison première pour laquelle tout fut mis en œuvre pour en dissimuler le secret… Si obscur qu’il avait insufflé la folie à Ervin, persuadé d’une grande invincibilité. Fort dommage qu’il ne soit plus de ce monde pour aider sa cousine dans ses probables recherches… Dire qu’il avait songé pouvoir résister à leur pire ennemi : le soleil. Acte suicidaire qui l’avait réduit en poussière, preuve concrète que ce remède si jalousé lui avait fait perdre la raison. Les choses les plus puissantes étaient aussi synonymes de vésanie, voilà pourquoi Lestat ne s’était jamais attardé sur ces mythes. Sa seule force lui suffisait, il ne se jetterait pas naïvement à la quête du pouvoir, et imaginer la nymphe dans les mêmes circonstances que leur oncle le prêtait à sourire. Aventure risquée, mais après tout, elle n’avait rien à perdre, sa dignité n’existait déjà plus à ses yeux. Combat remporté, la demoiselle disposa, frustrée par son ignorance, répondant parfaitement aux attentes de son cousin qui pourrait se concentrer sans être dérangé. Sans doute n’était-ce pas la dernière fois qu’il entendait parler de cette histoire, bien qu’il n’était pas certain qu’elle reviendrait à lui pour quémander des détails. Son petit doigt lui disait pourtant que leur immense demeure serait explorée de fond en comble. A présent ils avaient tous deux leur priorité, aussi il ne lui pria pas de rester et se remis au travail, glissant une dernière réplique aussi sadiquement mielleuse que sardonique.

    « Bonne nuit Ebeline… Fais de beaux rêves… Ahahah… »




    ¤ RP Clos ¤
Revenir en haut Aller en bas



Contenu sponsorisé


Investigation [ Ebeline Bathory ] Vide
MessageSujet: Re: Investigation [ Ebeline Bathory ]   Investigation [ Ebeline Bathory ] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Investigation [ Ebeline Bathory ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

+
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Académie Bathory :: L'étage Bathory :: ¤ Les Corridors ¤ :: ¤ La Bibliothèque Vampirique ¤-
Sauter vers: